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Européennes : Macron Accusé de Confisquer les JT Avant le Scrutin

Emmanuel Macron prendra la parole aux JT de 20h de TF1 et France 2 ce jeudi, à seulement 3 jours des européennes. Un timing qui fait bondir les oppositions, y voyant une tentative de confiscation médiatique à la veille du scrutin crucial pour l'avenir de l'UE. Jusqu'où ira cette polémique ?

À trois jours des élections européennes, la prise de parole d’Emmanuel Macron dans les JT de 20h de TF1 et France 2 ce jeudi fait grincer des dents dans les rangs de l’opposition. Alors que le chef de l’État compte évoquer l’actualité internationale et le scrutin européen à la veille de la période de réserve électorale, nombreux sont ceux qui crient à la confiscation médiatique et réclament un droit de réponse.

Macron, trouble-fête de la campagne des européennes ?

Pour les opposants au chef de l’État, le timing de cette intervention présidentielle ne doit rien au hasard. « Quelle urgence peut bien imposer que le président réquisitionne les JT la veille d’une fin de campagne ? », s’est indigné François-Xavier Bellamy, tête de liste LR. Une question partagée par nombre de ses adversaires politiques, qui voient dans ce rendez-vous télévisé de dernière minute une tentative d’influencer le scrutin en faveur de la majorité.

Faisant fi des appels à la retenue, l’Élysée assume pleinement ce choix de communication. Pour Valérie Hayer, candidate Renaissance, « Emmanuel Macron ne va pas se cacher. Il va s’exprimer au soir d’une journée qui sera un événement international ». Difficile en effet d’imaginer le président bouder les commémorations du Débarquement, prévues le même jour à Caen. Mais de là à monopoliser les écrans à 72h du scrutin…

Confiscation ou devoir d’information ?

Si l’exécutif joue la carte de la transparence, ses détracteurs dénoncent une opération de communication électoraliste. « Ce sera “Fidel Macron” sur toutes les chaînes pour commémorer et s’exprimer sans contradicteur, bref pour faire campagne à un moment où plus personne pourra lui répondre », a fustigé Olivier Faure, patron du PS. Ambiance similaire chez LFI et le RN, qui promettent de saisir l’Arcom pour dénoncer un déséquilibre des temps de parole.

Face à la bronca, le gouvernement temporise et rappelle le devoir d’information du président. Ce dernier ne dérogera pas à son agenda mémoriel et diplomatique, européennes ou non. Reste que le mélange des genres fait tache en cette fin de campagne, où chaque exposition médiatique est scrutée et décortiquée. En s’invitant dans les salons des Français à l’heure du dîner, Macron bouscule les codes et s’attire les foudres de ses concurrents.

L’Arcom, arbitre des élégances présidentielles

Saisi par plusieurs formations politiques, le régulateur des médias audiovisuels va devoir jouer les arbitres dans ce nouvel épisode de tensions entre Macron et ses opposants. Charge à l’Arcom de déterminer si l’intervention présidentielle relève de la communication politique – et doit donc être décomptée du temps de parole de la majorité – ou d’une expression institutionnelle légitime, fut-ce à trois jours d’un scrutin européen crucial.

Quelle que soit la décision de l’autorité, une chose est sûre : les oppositions ne manqueront pas de crier au scandale et à la confiscation du débat. De quoi parasiter encore un peu plus une campagne déjà passablement agitée, où les enjeux peinent à émerger sous les polémiques et invectives. Le duel Macron-Le Pen, lui, a de beaux jours devant lui. Épilogue attendu dimanche dans les urnes.

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