La planète Mars nous fascine depuis toujours, avec ses paysages mystérieux qui semblent sortis d’un autre monde. Mais saviez-vous que certains de ces sites martiens portent désormais des noms bien de chez nous ? En effet, trois portions de Mars ont récemment été baptisées du nom de parcs naturels algériens, à l’initiative du physicien Nourredine Melikechi, membre de la mission martienne de la NASA. Une belle reconnaissance pour ces joyaux de la nature algérienne !
Le Tassili n’Ajjer, Ghoufi et le Djurdjura s’invitent sur Mars
Lorsque l’astromobile Perseverance de la NASA a atterri sur Mars en 2021, la zone d’exploration a été divisée en plusieurs quadrants qu’il a fallu nommer. C’est là que Nourredine Melikechi, physicien algérien enseignant aux Etats-Unis et membre de l’équipe, a proposé des noms évocateurs de son pays natal. Résultat : trois sites martiens sont maintenant répertoriés sous les noms du Tassili n’Ajjer, de Ghoufi et du Djurdjura.
Le Tassili n’Ajjer, un air de déjà-vu sur la planète rouge
Pour Nourredine Melikechi, le choix du Tassili n’Ajjer s’est imposé naturellement tant ce haut plateau désertique rappelle certains paysages martiens avec ses formations rocheuses surplombant des dunes de sable. Classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, le Tassili abrite aussi d’incroyables peintures rupestres vieilles d’au moins 12 000 ans, dont certaines représentent d’étranges personnages surnommés « les Martiens » !
A chaque fois que je vois des photos de Mars, cela me rappelle le Tassili, et maintenant quand je vois le Tassili, ça me rappelle Mars.
Nourredine Melikechi, physicien
Ghoufi ou la résilience gravée dans la roche
Autre joyau algérien à l’honneur sur Mars : les habitations troglodytes de Ghoufi, elles aussi classées à l’UNESCO. Creusées à flanc de falaise, elles témoignent de l’ingéniosité des hommes pour s’adapter à un environnement rude et sont un bel exemple de résilience pour Nourredine Melikechi.
Ghoufi vous donne le sentiment que la vie peut être dure, mais que vous pouvez y arriver au bout du compte : ces rochers ont survécu, la végétation a survécu et les humains aussi.
Nourredine Melikechi, physicien
Le Djurdjura, un contraste saisissant
Troisième site martien baptisé par le physicien algérien, le Djurdjura présente un visage radicalement différent avec ses montagnes enneigées. S’il évoque moins la planète rouge par son aspect, il a été choisi pour illustrer la diversité des paysages et la richesse des habitats naturels.
Une reconnaissance mondiale et un appel à la préservation
Au-delà de la fierté nationale, baptiser ces sites martiens de noms algériens est aussi un moyen d’attirer l’attention sur la fragilité et la beauté de ces trésors naturels. Pour Nourredine Melikechi, c’est un signal fort envoyé au monde :
Notre planète est fragile et c’est un signal lancé au monde pour prendre soin de nos parcs nationaux, qu’ils se trouvent en Algérie ou ailleurs.
Nourredine Melikechi, physicien
Une belle reconnaissance donc, qui met en lumière le patrimoine naturel exceptionnel de l’Algérie, tout en nous invitant à le préserver. Et qui sait, peut-être que ces appellations martiennes donneront aussi envie aux touristes de découvrir « en vrai » ces merveilles ? Le gouvernement algérien l’espère en tout cas, lui qui cherche à promouvoir le tourisme ces dernières années, notamment dans le Sahara. L’an dernier, le pays a accueilli 2,5 millions de visiteurs, un record sur 20 ans.
Des sites chargés d’histoire et de mystères
Mais au-delà de leur beauté à couper le souffle, le Tassili n’Ajjer, Ghoufi et le Djurdjura recèlent aussi une histoire fascinante et des zones d’ombre qui ne demandent qu’à être explorées. Les fameuses peintures du Tassili par exemple, avec leurs personnages cornus à l’allure extra-terrestre, ont donné naissance à de nombreuses spéculations.
Ces peintures sont une signature, un livre qui raconte comment les gens vivaient autrefois. On y voit des animaux, mais aussi des personnages qui semblent arriver d’ailleurs.
Nourredine Melikechi, physicien
Certains pensent même que ces dessins auraient pu être réalisés sous l’influence de substances psychotropes ! Des mystères qui ne font qu’ajouter au charme et à l’aura de ces lieux uniques.
L’exploration spatiale, une source d’inspiration ?
Finalement, en baptisant des sites martiens de noms terrestres, les scientifiques de la NASA ne font-ils pas aussi un beau pied de nez à notre condition d’êtres humains ? Car pendant qu’ils explorent une planète lointaine à la recherche de traces de vie passée, nous peinons parfois à préserver celle qui s’épanouit juste sous nos yeux. Un paradoxe qui devrait tous nous faire réfléchir.
Alors profitons de cette belle initiative pour admirer ce que notre Terre a de plus beau à offrir. Et qui sait, peut-être qu’un jour nous marcherons dans les pas de Perseverance pour aller admirer, de nos propres yeux, un nouveau « Tassili n’Ajjer »… mais cette fois sur Mars !