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Les habitants du Golan syrien veulent la paix avec Israël

Dans le Golan syrien occupé par Israël, des voix s'élèvent pour réclamer la paix avec l'État hébreu malgré l'annexion controversée du territoire. Mais tous n'ont pas confiance dans les nouveaux dirigeants à Damas...

Au cœur du plateau du Golan, territoire syrien occupé et annexé par Israël depuis 1967, un vent d’espoir et d’incertitude souffle parmi les habitants. Suite au renversement du président Bachar al-Assad par des groupes rebelles menés par des islamistes radicaux, de nombreuses voix s’élèvent pour réclamer la paix avec l’État hébreu, tout en aspirant à un retour sous contrôle syrien.

Dans la ville druze de Majdal Shams, située à un carrefour stratégique entre la Syrie, Israël, le Liban et la Jordanie, Kamil Khater, un coiffeur local, affirme sans détour : « Nous, les Syriens, voulons la paix avec tout le monde, y compris Israël ». Cependant, il souligne qu’une fois la transition politique achevée à Damas, beaucoup espèrent que le Golan « revienne à la patrie, la Syrie ».

Une situation complexe héritée de l’Histoire

L’annexion du Golan par Israël en 1981 n’a jamais été reconnue par la communauté internationale. Aujourd’hui, environ 25 000 Israéliens y cohabitent avec quelque 23 000 Druzes, une communauté issue de l’islam qui se revendique majoritairement syrienne malgré un statut de résident en Israël.

Le weekend dernier, la chute d’Assad a été célébrée avec un optimisme modéré à Majdal Shams. « Nous sommes heureux de la chute d’Assad », confie Oum Diyaa, une habitante, devant la « colline des cris » surplombant la ligne de démarcation où les Druzes des deux côtés communiquent. « Nous voulons une Syrie libre où le peuple syrien est uni et vit en paix », ajoute-t-elle, non sans craindre que les islamistes extrémistes ne menacent désormais les minorités.

Des signaux encourageants malgré un passé trouble

Talal Abou Saleh, employé de la station de ski du mont Hermon voisin, se montre relativement confiant : « Je suis optimiste après la chute d’Assad, je ne pense pas que quelque chose de pire que son régime puisse exister ». Pourtant, il concède qu' »il y a toujours de l’incertitude ».

De son côté, M. Khater veut croire aux signaux encourageants envoyés par Abou Mohammad al-Jolani, le chef islamiste des rebelles dont le groupe radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS) a mené le renversement d’Assad. « Ils n’ont pas hissé leurs drapeaux noirs, envoyant ainsi un message indiquant que cette révolution appartenait à tous les Syriens », analyse-t-il, même si le HTS reste associé dans les esprits à des mouvements extrémistes.

L’espoir d’une coexistence pacifique

Malgré les doutes persistants sur les nouveaux dirigeants syriens, accusés par certains d’être des « criminels » ayant commis des « atrocités », l’espoir d’un apaisement demeure. « Après 13 ans d’effusion de sang, les Syriens ont compris que l’extrémisme ne mène nulle part, nous devons coexister et nous accepter les uns les autres », plaide Thaer Abu Saleh, directeur du centre médical de Majdal Shams.

Cependant, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a rapidement douché les espoirs d’un retour du Golan sous souveraineté syrienne, déclarant que ce territoire appartenait à Israël « pour l’éternité ». Une prise de position qui complique la résolution de ce dossier épineux, alors que les habitants du Golan syrien aspirent plus que jamais à tourner la page d’un demi-siècle de conflit.

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