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Six Mois De Prison Avec Sursis Pour Un Homme Portant Un Maillot « Anti Juif »

Un homme a été condamné à de la prison avec sursis après avoir porté un maillot portant l'inscription "anti juif" dans le métro de Paris. Cet acte provocateur intervient alors que les actes antisémites explosent en France sur fond de tensions au Proche-Orient. La justice se montre ferme face à ce type d'agissements haineux, mais...

C’est une affaire aussi surprenante que choquante qui s’est déroulée récemment dans le métro parisien. Un homme de 28 ans a été photographié vêtu d’un maillot de football sur lequel était inscrit dans le dos le message provocateur « anti juif ». Un acte délibéré qui lui a valu d’être poursuivi pour provocation à la haine raciale et de comparaître devant le tribunal correctionnel de Paris.

Six mois de prison avec sursis et obligations

Lors de l’audience, la présidente du tribunal a été très claire : « L’infraction est caractérisée. Vous aviez conscience des mots que vous inscriviez sur le maillot et de leur caractère négatif ». Le prévenu, Mehmet D., a finalement été condamné à six mois de prison avec sursis. Il devra également se soumettre à une obligation de soins, effectuer un stage de citoyenneté et verser des dommages et intérêts aux parties civiles.

Le procureur a martelé lors de son réquisitoire que « le racisme et l’antisémitisme ne sont pas des opinions » et que « la liberté d’expression n’est pas absolue, elle est encadrée ». Il s’est aussi indigné du caractère prémédité de cet acte :

Ce monsieur n’a pas pris au hasard ce T-shirt dans son placard. Il l’a commandé, il l’a porté intentionnellement dans la rue, dans le métro, dans un restaurant.

Le prévenu évoque des troubles psychiatriques

Face aux juges, Mehmet D. a évoqué un « trouble bipolaire » pour tenter d’expliquer son geste. « Des fois, je n’arrive pas à me contrôler », a-t-il avancé. Cependant, les expertises psychiatriques réalisées n’ont relevé « aucune altération ni abolition du discernement » chez le suspect, selon le parquet.

Le prévenu a également expliqué dans un premier temps avoir voulu écrire « anti Tsahal » (contre l’armée israélienne) mais que « ça ne rentrait pas » sur le maillot, puis a reconnu que son geste avait « pu heurter des juifs ». « Je regrette », a-t-il déclaré.

Le spectre des déportations ravivé

Pour Me Axel Metzker, avocat du Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (Mrap), porter un tel message dans le métro parisien ravive forcément le douloureux souvenir des déportations de juifs en 1942. Un épisode tragique de l’Histoire qu’on ne peut ignorer.

Explosion des actes antisémites en France

Ce jugement survient dans un contexte très préoccupant en France. Selon des données du ministère de l’Intérieur, pas moins de 887 actes antisémites ont été recensés au premier semestre 2024, soit presque le triple par rapport à la même période en 2023. Une situation en partie liée à la recrudescence des tensions entre Israël et les Palestiniens.

Cette affaire du « maillot de la haine » est donc loin d’être anecdotique. Elle témoigne d’un climat délétère marqué par une libération de la parole antisémite, y compris dans l’espace public. Si la réponse judiciaire se veut ferme, elle ne saurait suffire à endiguer ce fléau. C’est un combat de tous les instants qui doit être mené pour promouvoir le respect, la tolérance et rejeter toute forme de racisme et de discrimination. La vigilance de chacun est plus que jamais de mise pour éviter que notre société ne sombre dans la haine de l’autre.

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