Dans un contexte d’inflation galopante, la banque centrale du Brésil vient de prendre une décision forte. Mercredi dernier, elle a annoncé relever son taux directeur d’un point de pourcentage, le portant ainsi à 12,25%. Une hausse qui n’est pas sans conséquence pour la première économie d’Amérique latine.
Le Brésil face à une inflation record
L’inflation est devenue le principal défi économique du Brésil ces derniers mois. En avril, elle a atteint 12,1% sur un an, un niveau record depuis près de 20 ans. Les prix de l’alimentation et des carburants flambent, grevant le pouvoir d’achat des ménages brésiliens.
Face à cette situation préoccupante, la banque centrale a décidé d’agir. Son comité de politique monétaire (Copom) a voté à l’unanimité cette hausse drastique du taux directeur. Il s’agit de la 10ème hausse consécutive, portant le Selic (taux directeur brésilien) à son plus haut niveau depuis 2017.
Une décision attendue par les marchés
Si elle est spectaculaire, cette décision n’a pas vraiment surpris les observateurs. Les marchés anticipaient une hausse d’au moins 100 points de base du taux directeur. Certains économistes tablaient même sur une augmentation encore plus marquée, de 125 ou 150 points.
Le Copom considère que cette décision reflète l’incertitude entourant les scénarios prospectifs pour l’inflation.
Communiqué de la banque centrale brésilienne
La banque centrale a justifié sa décision par la persistance d’une « incertitude élevée » sur l’évolution des prix. L’objectif est clair : ramener l’inflation vers sa cible de 3,5% à moyen terme.
Quels impacts sur l’économie brésilienne ?
Cette politique monétaire restrictive n’est pas sans risque pour l’économie du pays. En renchérissant le coût du crédit, elle pourrait peser sur la croissance, déjà poussive. Selon les dernières prévisions de la banque centrale, le PIB brésilien ne devrait croître que de 1% cette année.
Mais pour les autorités monétaires, l’urgence est avant tout de juguler l’inflation. Une hausse des prix persistante pourrait en effet déstabiliser durablement l’économie, en sapant la confiance des consommateurs et des investisseurs.
La banque centrale se veut rassurante, estimant que les conditions financières actuelles sont « adéquates » pour ramener l’inflation vers sa cible. Reste à voir si cette thérapie de choc portera ses fruits, sans trop pénaliser l’activité économique. Un pari risqué pour le gouvernement brésilien, à quelques mois d’une élection présidentielle cruciale.