Le Mexique vient de franchir une étape historique : pour la première fois, une femme a été élue à la présidence de la République. Claudia Sheinbaum, candidate du parti au pouvoir Morena, l’a emporté largement lors du scrutin de dimanche, ouvrant un nouveau chapitre dans la vie politique du pays.
Une victoire sans appel
Avec plus de 50% des suffrages selon les résultats préliminaires, Claudia Sheinbaum a devancé de loin ses adversaires. Sa victoire consacre l’héritage de l’actuel président Andrés Manuel Lopez Obrador, surnommé “AMLO”, qui achève son mandat avec une popularité intacte. Sheinbaum a promis de poursuivre les transformations engagées durant le sexennat, plaçant la justice sociale et l’aide aux plus démunis au cœur de son projet.
Nous sommes au service du peuple mexicain. La 4T, la quatrième grande transformation du Mexique, celle de la justice sociale, va continuer.
– Claudia Sheinbaum, discours de victoire
Un parcours remarquable
Scientifique de formation, Claudia Sheinbaum a d’abord mené une carrière universitaire avant de se lancer en politique dans les années 2000. Élue maire de Mexico en 2018, elle a su imprimer sa marque, menant d’ambitieux chantiers comme une nouvelle ligne de métro ou la rénovation du centre historique. Sa gestion de la pandémie de Covid-19 a aussi été saluée, confortant sa stature d’femme d’État.
Les défis du nouveau mandat
Pour autant, la tâche qui attend Claudia Sheinbaum s’annonce ardue. Elle devra répondre aux attentes immenses suscitées par son élection, dans un contexte de fortes inégalités sociales et de violence liée au narcotrafic. Parmi ses priorités :
- Renforcer l’état de droit et garantir la sécurité des citoyens
- Relancer l’économie et l’emploi, mis à mal par la crise sanitaire
- Approfondir les programmes sociaux en faveur des plus vulnérables
- Défendre la souveraineté énergétique avec la réforme du secteur électrique
Elle devra aussi imprimer sa propre marque, au-delà de l’ombre portée par son mentor “AMLO”. Sa légitimité et ses choix seront scrutés, au Mexique comme à l’international, où sa victoire a été chaleureusement saluée, notamment par les dirigeants de gauche latino-américains.
L’arrivée au pouvoir de Claudia Sheinbaum constitue incontestablement un tournant. Pour la première fois, le machisme qui imprègne encore la société mexicaine a été vaincu dans les urnes. À 60 ans, cette femme de caractère est décidée à laisser une empreinte durable, en incarnant un progressisme affirmé mais aussi pragmatique. Les six années à venir diront si le pari est réussi. Mais d’ores et déjà, le Mexique est entré dans une nouvelle ère.