Le football français est en crise. La baisse drastique des droits TV pour la période 2024-2029, d’environ 25% annuellement, fait peser de lourdes menaces sur l’ensemble de l’écosystème. Selon le syndicat Foot Unis, ce sont des milliers d’emplois locaux qui pourraient disparaître, mettant en péril l’économie de nombreuses villes.
Un modèle économique fragilisé
Pour la majorité des clubs professionnels, les droits TV représentent entre 30% et 50% de leurs revenus. Avec une baisse de 25% par an, c’est tout leur modèle économique qui est remis en question. Face à cette chute des recettes, les clubs n’auront d’autre choix que de réduire drastiquement leurs dépenses.
Avec la baisse des revenus audiovisuels, les clubs français risquent d’être contraints de réduire leurs dépenses. Une situation qui pourrait mettre en péril des milliers d’emplois locaux.
Foot Unis
40 000 emplois directs et indirects menacés
La filière du football professionnel représente environ 40 000 emplois directs et indirects en France. Des postes qui vont du joueur professionnel aux personnels administratifs des clubs, en passant par les prestataires (sécurité, restauration, entretien des stades…). Avec la crise qui s’annonce, une grande partie de ces emplois sont menacés.
Les premiers touchés seront les salariés des clubs, avec des plans sociaux à prévoir dans de nombreuses structures. Mais l’impact se fera sentir bien au-delà, chez tous les prestataires et fournisseurs qui gravitent autour des clubs professionnels. C’est toute une économie locale qui risque d’être déstabilisée.
Quel avenir pour le foot amateur ?
Au-delà des emplois, c’est aussi le financement du football amateur qui est en jeu. En effet, les clubs professionnels reversent une partie de leurs recettes aux clubs amateurs via la Ligue de Football Professionnel (LFP). Avec la chute des droits TV, ce sont des millions d’euros qui vont manquer pour soutenir la formation des jeunes et le développement du foot amateur.
Une situation qui pourrait mettre en péril des milliers d’emplois locaux, sans compter le financement du sport amateur également affecté par cette baisse de recettes.
Foot Unis
Les centres de formation des clubs pros, véritables viviers de talents, pourraient être les premiers impactés. Avec moins de moyens, il sera difficile de maintenir le même niveau d’encadrement et d’infrastructures. C’est tout le modèle de formation à la française, envié dans le monde entier, qui pourrait vaciller.
Une crise durable
Malheureusement, la crise qui touche le football français n’est pas près de s’arrêter. Avec des droits TV en berne jusqu’en 2029, les clubs vont devoir s’adapter durablement à ce nouveau contexte économique. Cela passera inévitablement par une remise en question profonde de leur modèle, de leur train de vie et de leurs ambitions sportives.
Pour limiter la casse, certains appellent à une réforme en profondeur du football professionnel français. L’objectif : trouver de nouvelles sources de revenus, mieux répartir l’argent entre les clubs et sécuriser le modèle sur le long terme. Un vaste chantier qui demandera l’implication de tous les acteurs : clubs, instances, diffuseurs, pouvoirs publics…
En attendant, c’est une période de turbulences sans précédent qui s’annonce pour le football français. Avec en première ligne les milliers de salariés et de bénévoles qui font vivre ce sport au quotidien et qui risquent de payer le prix fort de cette crise.