Le Vendée Globe 2024 bat son plein et un skipper se détache nettement en tête de flotte. Depuis plusieurs jours, Charlie Dalin sur Macif Santé Prévoyance domine avec maestria cette édition du tour du monde en solitaire sans escale. Un leadership qui s’est encore renforcé ces dernières 24 heures.
Une avance record au cap Leeuwin
Au pointage de mercredi 11 décembre à 7 heures, Charlie Dalin possédait 325,99 milles nautiques d’avance sur son premier poursuivant, Sébastien Simon (Groupe Dubreuil). Un matelas confortable qu’il ne cesse d’épaissir depuis son passage du cap de Bonne-Espérance il y a quelques jours. En troisième position, on retrouve Yoann Richomme (Arkéa) à près de 390 milles du leader.
Cette cavalcade en solitaire de Dalin tranche avec les éditions précédentes où les écarts étaient nettement plus resserrés à ce stade de la course. Lors du dernier Vendée Globe par exemple, les trois premiers n’étaient séparés que d’une centaine de milles au passage du cap Leeuwin.
Tout va bien, j’ai trouvé mon rythme de croisière, même si les derniers jours, les dernières semaines ont été assez éprouvants. Il n’y a pas l’air d’y avoir de créneaux de vrai repos à l’horizon pour l’instant.
Charlie Dalin, skipper Macif Santé Prévoyance
Une option stratégique payante
Après le cap de Bonne-Espérance, Charlie Dalin a opté pour une route plus Sud que ses concurrents directs. Un pari osé qui lui a permis de bénéficier de vents portants et d’accrocher une dépression lui offrant des conditions de glisse optimales. Cette option stratégique s’est avérée payante et lui permet aujourd’hui de creuser l’écart en tête.
Ses poursuivants n’ont pas eu cette audace et sont restés sur une trajectoire plus classique le long du 40e parallèle Sud. Ils naviguent certes dans un flux d’ouest soutenu mais n’ont pas pu profiter d’un coup d’accélérateur comme le leader.
Encore beaucoup de chemin
Malgré cette avance conséquente, Charlie Dalin reste prudent et concentré sur sa trajectoire. La route est encore longue jusqu’aux Sables d’Olonne avec notamment la traversée du Pacifique et le passage délicat du cap Horn à négocier.
Les conditions de mer et de vent peuvent très vite redistribuer les cartes dans un tour du monde. Le skipper de Macif Santé Prévoyance ne veut surtout pas tomber dans l’excès de confiance à ce stade. Il sait que la moindre avarie ou erreur stratégique peut rapidement réduire son avance à néant.
Je n’ai pas trop regardé encore le Pacifique, je ne regarde que d’un oeil, ça a l’air de pas mal changer d’un routage à l’autre, ce n’est pas très calé. Pour l’instant, je ne perds pas trop de temps là-dessus, je suis concentré sur mon tronçon actuel qui lui est plutôt calé. On verra pour la suite en temps et en heure.
Charlie Dalin, skipper Macif Santé Prévoyance
Sébastien Simon et Yoann Richomme en embuscade
Derrière le leader, la bagarre fait rage pour les places d’honneur. Sébastien Simon (Groupe Dubreuil) tient solidement la deuxième place mais ne parvient pas pour le moment à réduire l’écart sur Charlie Dalin. Il compte tout de même 65 milles d’avance sur le troisième Yoann Richomme (Paprec Arkéa).
Ces deux skippers expérimentés ne lâchent rien et espèrent bien profiter d’une erreur ou d’un coup de moins bien du leader pour refaire leur retard. Ils savent qu’une course au large se joue souvent dans les derniers milles et qu’il faudra rester aux aguets jusqu’à l’arrivée.
Passage dans le Pacifique imminent
Les trois leaders vont très prochainement basculer dans l’Océan Pacifique, ultime étape avant le cap Horn et la remontée de l’Atlantique. Cette immensité marine réserve souvent bien des surprises et rebondissement.
- Anticyclone de l’Île de Pâques à négocier
- Dépressions violentes à éviter absolument
- Risque de glaces dérivantes
Les routages météo seront plus que jamais cruciaux dans les jours à venir pour négocier au mieux cette traversée périlleuse. Les écarts peuvent très vite se créer ou se réduire en fonction des options stratégiques et des systèmes météo rencontrés.
Un record en vue pour Charlie Dalin ?
Au vu de la trajectoire actuelle et de son rythme effréné, beaucoup se demandent si Charlie Dalin est en mesure de s’attaquer au record de l’épreuve détenu depuis 2021 par Yannick Bestaven en 80 jours et 3 heures. Le skipper de Macif Santé Prévoyance possède pour le moment une petite journée d’avance sur les temps de passage de son prédécesseur.
Mais les aléas sont encore nombreux d’ici l’arrivée et il est encore trop tôt pour parler de record. Dalin préfère rester concentré sur sa course et sa gestion plutôt que de se projeter sur une hypothétique performance. Son objectif reste avant tout de franchir la ligne d’arrivée en vainqueur, le chrono passant au second plan.
Les jours à venir s’annoncent en tout cas passionnants à suivre dans ce Vendée Globe 2024. Charlie Dalin a pris une sérieuse option sur la victoire finale mais ses concurrents restent à l’affût du moindre faux pas. La traversée du Pacifique et le passage du cap Horn seront déterminants et réserveront à coup sûr leur lot de surprise et de rebondissements. Réponse d’ici un mois aux Sables d’Olonne !