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Mondial 2030 et 2034 : de controverses en surprises

La Fifa vient d'attribuer les Coupes du monde 2030 et 2034 dans des configurations inédites, entre tournoi tricontinental et controverses. Des choix qui interrogent sur l'avenir de la compétition reine...

En ce mercredi historique, la Fifa vient de trancher. Malgré les controverses sur l’environnement et les droits humains, le Mondial 2030 de football sera confié au trio Espagne-Portugal-Maroc, avec une touche sud-américaine, tandis que l’édition 2034 ira à l’Arabie Saoudite. Des attributions qui ne manquent pas de faire réagir.

Un Mondial 2030 inédit sur trois continents

Pour le « Mondial du centenaire », c’est donc une candidature tricontinentale qui l’a emporté. Un montage sans précédent depuis la première Coupe du monde en 1930 en Uruguay. L’Espagne, le Portugal et le Maroc s’apprêtent à accueillir les 48 équipes qualifiées, avec un crochet par l’Amérique du Sud pour 3 rencontres symboliques en hommage aux origines de la compétition.

Si l’Espagne fait figure d’hôte principal avec 11 des 20 stades proposés, le Maroc devient le deuxième pays africain à recevoir l’évènement, 24 ans après l’Afrique du Sud. Un succès diplomatique pour le Royaume qui avait déjà candidaté à cinq reprises. Quant au Portugal, il accueillera pour la première fois une phase finale de Coupe du monde, lui qui avait déjà organisé l’Euro 2004.

Des défis logistiques et environnementaux

Mais ce format inédit soulève son lot de questions. D’abord sur le plan logistique, avec des déplacements transcontinentaux importants pour les équipes, les médias et les supporters. Un choix critiqué par les associations de fans comme Football Supporters Europe (FSE), pointant des « déplacements aériens inutiles » à rebours des engagements écologiques.

La Fifa se défend en soulignant que l’essentiel du tournoi (101 matchs sur 104) se déroulera dans un ensemble géographique restreint en Europe et en Afrique du Nord. Mais l’empreinte carbone de l’évènement promet déjà d’être un sujet brûlant.

L’Arabie Saoudite, future puissance du foot mondial ?

Autre surprise du jour, l’attribution du Mondial 2034 à l’Arabie Saoudite, alors même que le processus de candidature avait été lancé il y a à peine quelques mois. Le riche Royaume, déjà très actif sur la scène sportive internationale, était le seul en lice après le retrait de l’Australie, de l’Indonésie et de la Chine.

Un succès express qui interroge, alors que le pays est régulièrement pointé du doigt pour son bilan en matière de droits humains. Plusieurs ONG, comme Amnesty International, ont appelé la Fifa à revenir sur cette décision, craignant une « répétition » des controverses liées au Qatar en 2022.

Si la Coupe du monde est devenue si lourde dans sa conception que la Fifa n’a d’autre choix qu’entre l’Arabie saoudite et l’organisation d’un tournoi dans six pays, alors le modèle doit être reconsidéré.

Football Supporters Europe (FSE)

Outre le volet extra-sportif, l’attribution à l’Arabie saoudite suscite également des questions d’ordre climatique. Avec des températures caniculaires en été, un report de la compétition en hiver ou en fin d’année semble inévitable, avec les perturbations que cela implique sur les championnats nationaux. Un paramètre qui n’a visiblement pas effrayé la Fifa.

Une stratégie de « sportswashing » ?

Au-delà des polémiques, ces attributions consécutives aux deux poids-lourds du Moyen-Orient que sont le Qatar et l’Arabie Saoudite confirment leur montée en puissance sur l’échiquier du sport mondial.

Une ambition parfois qualifiée de « sportswashing », visant à redorer leur image internationale et faire oublier leur bilan en termes de libertés fondamentales. Une stratégie déjà vue via les investissements massifs dans le foot européen, que ce soit le rachat de Newcastle par un fonds saoudien ou l’omniprésence du Qatar au PSG et sur les maillots du FC Barcelone.

Si la Fifa voit dans ces pays des « catalyseurs de réformes », leurs détracteurs dénoncent une forme de « chantage à l’emploi » au détriment des droits humains et de l’environnement. Un débat sans fin qui risque de s’inviter régulièrement dans l’actualité du ballon rond ces prochaines années.

En attendant, la planète foot a déjà les yeux rivés sur 2030 et ce Mondial du centenaire aux allures de défi organisationnel. Entre ambitions sportives, enjeux géopolitiques et impératifs écologiques, le roi Football n’a pas fini de faire parler de lui.

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