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Afflux de réfugiés soudanais au Soudan du Sud inquiète l’ONU

Une source onusienne tire la sonnette d'alarme sur l'afflux sans précédent de réfugiés soudanais au Soudan du Sud, fuyant l'intensification des combats dans leur pays. Les organisations humanitaires peinent à faire face à l'urgence de la situation...

Une crise humanitaire d’ampleur se déroule actuellement à la frontière entre le Soudan et le Soudan du Sud. Selon une porte-parole du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), l’afflux massif de réfugiés soudanais fuyant l’intensification des violences dans leur pays suscite une vive inquiétude. Chaque jour, ce sont entre 7 000 et 10 000 personnes qui traversent la frontière pour se mettre à l’abri au Soudan du Sud.

Un exode qui s’accélère face à l’escalade du conflit

D’après les chiffres rapportés par le HCR, le rythme des arrivées s’est considérablement accéléré ces derniers jours. La semaine passée, plus de 20 000 Soudanais ont quitté leurs villages frontaliers pour gagner le Soudan du Sud, soit trois fois plus que les semaines précédentes. Parmi eux se trouvent aussi des réfugiés sud-soudanais qui résidaient jusqu’à présent dans des camps de l’État soudanais du Nil Blanc.

Cette soudaine accélération des mouvements de population est la conséquence directe de l’intensification des combats au Soudan entre l’armée régulière et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR). Selon l’ONU, ce conflit qui dure depuis près de deux ans a déjà fait des dizaines de milliers de morts et plus de onze millions de déplacés, nourrissant l’une des pires crises humanitaires de ces dernières années.

Des points de passage informels difficiles d’accès

Si le poste frontière de Joda reste le principal point de transit entre les deux pays, de nombreux réfugiés empruntent aussi des voies de passage informelles, situées dans des zones reculées et très difficiles d’accès pour les équipes humanitaires. Cette situation complique grandement la tâche du HCR et de ses partenaires pour porter assistance à ces populations vulnérables.

Joda, un point de passage crucial mais sous tension

La porte-parole onusienne s’est également alarmée de la montée des tensions militaires autour du poste frontière de Joda. Ce point de passage représente pourtant une « bouée de sauvetage vitale » à la fois pour les civils en quête de sécurité et pour l’acheminement de l’aide humanitaire dans la région du Nil Blanc.

Il est essentiel de maintenir ce point de passage ouvert et sécurisé pour ceux qui recherchent la sécurité et pour fournir une aide d’urgence aux populations déplacées des deux côtés de la frontière.

Olga Sarrado, porte-parole du HCR

Affluence dans les camps de réfugiés

Face à l’escalade des hostilités, de nombreux réfugiés sud-soudanais ont dû quitter les trois camps les plus exposés dans l’État du Nil Blanc. Certains ont décidé de rentrer au Soudan du Sud, tandis que d’autres ont rejoint les sept camps encore épargnés sur la rive opposée du Nil. Au total, cette région frontalière abrite plus de 400 000 réfugiés sud-soudanais répartis dans 10 camps, ainsi que 650 000 déplacés soudanais ayant fui les violences dans d’autres parties du pays.

Alors que la guerre s’enlise au Soudan, l’ONU craint que cet afflux de réfugiés ne s’intensifie encore dans les semaines à venir, mettant à rude épreuve les capacités d’accueil et d’assistance déjà limitées du Soudan du Sud. Face à l’urgence de la situation, la communauté internationale est appelée à se mobiliser pour fournir une aide humanitaire à la hauteur des immenses besoins.

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