C’est un moment chargé d’émotion qu’a vécu Jingkun Xu, lundi dernier, en franchissant le légendaire cap de Bonne-Espérance, lors de son premier Vendée Globe. Le skipper chinois de 35 ans, amputé d’un bras, a été submergé par ses sentiments en passant ce point mythique des mers du Sud, réputé pour ses conditions météorologiques redoutables.
Un exploit hors du commun
Pour Jingkun Xu, ce passage du cap de Bonne-Espérance revêt une signification toute particulière. Premier Chinois à participer au Vendée Globe, il réalise déjà un exploit sportif majeur en s’alignant au départ de cette épreuve, considérée comme l’Everest des mers. Mais c’est aussi un immense défi personnel pour cet athlète paralympique, qui a perdu son bras gauche dans un accident de feu d’artifice à l’âge de 12 ans.
C’est trop difficile, le temps est de plus en plus effrayant !
Jingkun Xu, en larmes au passage du cap de Bonne-Espérance
Malgré son handicap, Jingkun Xu n’a jamais renoncé à son rêve de participer un jour au Vendée Globe. Après des années d’entraînement acharné et de préparation minutieuse, le voilà lancé dans cette aventure extraordinaire. Mais la violence des éléments au large de l’Afrique du Sud l’a mis à rude épreuve, avec des vents atteignant les 50 nœuds et une mer déchaînée.
Émotion et détermination
«Je suis vraiment heureux, nous avons franchi le cap de Bonne-Espérance !», s’est exclamé Jingkun Xu, en larmes, dans une vidéo publiée peu après son passage. Visiblement éprouvé mais soulagé, il a eu du mal à contenir son émotion en évoquant les conditions dantesques affrontées ces derniers jours.
«Depuis notre départ il y a 29 jours, c’était difficile. En entrant dans l’océan austral, il y aura de plus en plus de tempêtes et le temps en mer devient de plus en plus effrayant», a-t-il confié, la voix tremblante. Mais pas question pour autant de baisser les bras. «La navigation est de plus en plus ardue mais nous n’avons jamais abandonné», a-t-il martelé.
Le courage d’aller au bout
Ce passage du cap de Bonne-Espérance, c’est déjà une formidable victoire pour Jingkun Xu et son équipe, engagés sur le circuit Imoca depuis seulement deux ans. Même s’il figure en queue de flotte, à bord d’un voilier ancien et moins véloce que les bateaux de dernière génération, le skipper chinois force l’admiration par son courage et son abnégation.
La suite de son Vendée Globe s’annonce tout aussi ardue, avec la traversée des mers australes réputées pour leurs déferlantes et leurs coups de vent incessants. Mais Jingkun Xu est plus déterminé que jamais à aller au bout de son rêve. «Nous allons réussir à rentrer !», a-t-il promis, après avoir versé quelques larmes et ouvert une bouteille de champagne pour fêter son passage du cap.
Son prochain objectif : le cap Horn, ultime grand cap de ce tour du monde en solitaire. D’ici-là, Jingkun Xu va devoir puiser dans ses ressources mentales et physiques pour résister à la fureur des éléments. Mais il sait qu’il peut compter sur le soutien indéfectible de ses proches et de ses millions de fans, qui suivent son périple avec passion et espèrent le voir franchir victorieusement la ligne d’arrivée aux Sables d’Olonne.
