C’est un honneur rare que s’apprête à recevoir Thomas Bach, le président du Comité International Olympique. D’après une source proche du dossier, le chef de l’État Emmanuel Macron va lui remettre la Légion d’honneur, la plus haute distinction française, lors d’une cérémonie à l’Élysée ce vendredi 13 décembre.
Cette décoration vient récompenser l’engagement indéfectible de Thomas Bach envers Paris et les Jeux Olympiques de 2024. Depuis son élection à la tête du CIO en 2013, l’Allemand a en effet toujours soutenu avec force la candidature de la capitale française, allant jusqu’à se déplacer en personne à Lima en 2017 pour défendre le dossier parisien devant les membres du CIO.
Un soutien précieux pour Paris 2024 et les Alpes 2030
Mais le soutien de Thomas Bach ne s’est pas limité à l’attribution des Jeux à Paris. Depuis 2017, le président du CIO multiplie les échanges et les rencontres avec Emmanuel Macron pour suivre l’avancée des préparatifs de Paris 2024. Une implication de tous les instants saluée par le chef de l’État qui avait déjà remis en août dernier l’ordre olympique à Thomas Bach en « reconnaissance de son soutien indéfectible au succès des Jeux ».
C’est d’ailleurs à la suite d’une de leurs discussions que le président français a décidé de lancer une candidature pour les Jeux d’hiver 2030 dans les Alpes françaises, associant Grenoble à la Savoie et Haute-Savoie. Un projet ambitieux auquel Thomas Bach a immédiatement apporté son soutien.
Des questions en suspens sur la gouvernance et le financement
Mais alors que Thomas Bach va recevoir la Légion d’honneur, le projet Alpes 2030 suscite encore de nombreuses interrogations, notamment sur sa gouvernance et son financement. Le récent report de l’installation des anneaux olympiques à La Plagne, prévue initialement ce vendredi, illustre les difficultés à mettre en place ce chantier colossal.
Une mesure de rétorsion du CIO qui s’impatiente sur la nomination d’un président à la tête du comité d’organisation des Jeux d’hiver 2030.
Un observateur proche du dossier
Le départ soudain du Premier ministre Michel Barnier la semaine dernière ajoute encore à l’incertitude, alors que l’État doit apporter des garanties financières au CIO. Nul doute que ces sujets seront abordés en marge de la cérémonie de remise de la Légion d’honneur à Thomas Bach.
Paris 2024 sur de bons rails, un modèle pour les Alpes ?
Si les Jeux de 2030 soulèvent des questions, ceux de Paris 2024 semblent eux sur la bonne voie. Les chantiers avancent dans les temps, le budget est maîtrisé et les premiers partenaires sont déjà engagés, à l’image du Groupe BPCE devenu premier sponsor premium en septembre.
- 80% des sites de compétition seront des installations existantes ou temporaires
- Un budget prévisionnel de 7,3 milliards d’euros dont 97% provenant de financements privés
- Déjà plus d’1 milliard sécurisés via le programme de partenariats nationaux
Un modèle que les porteurs du projet Alpes 2030 aimeraient bien reproduire, en s’appuyant notamment sur l’héritage des Jeux d’Albertville 1992 et de Grenoble 1968. Mais pour cela, il faudra d’abord clarifier la gouvernance et boucler un budget qui s’annonce d’ores et déjà conséquent.
La décoration de Thomas Bach par Emmanuel Macron ce vendredi marque en tout cas les liens étroits tissés entre la France et le CIO ces dernières années. Paris 2024 et peut-être les Alpes 2030 en seront les fruits. Mais il reste encore beaucoup à faire pour transformer l’essai et offrir au pays des Jeux Olympiques réussis et durables.
