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Frappes Israéliennes en Syrie : Un Centre de Recherche et Des Navires Détruits

Des frappes attribuées à Israël ont détruit un centre de recherches syrien et endommagé des navires de guerre. Alors que la Syrie est en plein chaos, ces attaques soulèvent de nombreuses questions sur les intentions d'Israël et l'avenir de la région. Décryptage.

Au cœur du tumulte syrien, de nouvelles frappes viennent de secouer le pays. D’après des sources concordantes, un centre de recherches stratégique à Damas ainsi qu’une dizaine de navires de guerre dans le port de Lattaquié auraient été ciblés et lourdement endommagés lors d’attaques nocturnes. Si aucune revendication officielle n’a été faite, de nombreux observateurs pointent du doigt l’aviation israélienne, coutumière de ce genre d’opérations en territoire syrien.

Un centre névralgique et des navires réduits en cendres

Le centre de recherches visé, rattaché au ministère syrien de la défense, était déjà dans le collimateur des Occidentaux. Les Américains l’accusaient notamment d’être lié au programme d’armement chimique du régime. Déjà ciblé par des frappes de la coalition en 2018, il n’en reste aujourd’hui que des ruines fumantes d’après des journalistes sur place. Dans le port de Lattaquié, bastion de la famille Assad, ce sont des navires de guerre équipés de radars et d’armement qui ont été touchés, certains coulant à moitié dans des eaux noircies par les flammes.

Malgré l’ampleur des dégâts, le régime syrien maintient que ces sites n’avaient qu’une vocation civile. « Les recherches actuelles étaient civiles » assure un employé du centre de Damas, tandis qu’à Lattaquié on évoque la volonté des employés de continuer à « s’occuper des installations de l’État, même après la chute du régime ». Des arguments qui peinent à convaincre au vu de l’importance stratégique évidente des cibles touchées.

Israël, un acteur discret mais déterminant

Si les autorités israéliennes restent murées dans le silence, leur implication ne fait guère de doute. L’aviation de l’État hébreu a déjà mené des centaines de raids en Syrie, visant avec détermination toute menace potentielle. Avec la déroute du régime de Bachar el-Assad, Israël craint plus que tout de voir ses ennemis, au premier rang desquels le Hezbollah libanais et l’Iran, profiter du chaos pour se renforcer.

En détruisant des infrastructures clés, Tsahal cherche ainsi à couper l’herbe sous le pied de ses adversaires, quitte à attiser les braises d’un conflit syrien qui ne semble pas vouloir s’éteindre. Un jeu dangereux que l’ONU a fermement condamné, appelant à cesser les « frappes et mouvements » israéliens en Syrie.

Une escalade inévitable ?

Mais alors que le régime syrien est aux abois, peut-il seulement riposter face à la puissance de frappe israélienne ? Rien n’est moins sûr. Déjà, certains analystes s’inquiètent d’une potentielle escalade, sur fond de tensions régionales exacerbées. Entre l’Iran qui rêve d’étendre son influence, le Hezbollah qui fourbit ses armes et la Russie qui joue ses propres cartes, le ciel syrien pourrait rapidement devenir le théâtre d’affrontements d’une toute autre ampleur.

La situation en Syrie est explosive, c’est une véritable poudrière. Toutes les conditions sont réunies pour une déflagration majeure impliquant les grandes puissances de la région.

Émilie Blavier, chercheuse à l’institut Eurasia.

Un scénario catastrophe que la communauté internationale espère éviter à tout prix. Mais entre intérêts divergents, lignes rouges à ne pas franchir et frappes « préventives », la tâche s’annonce ardue. Plus que jamais, l’avenir de la Syrie semble suspendu à un fragile château de cartes géopolitique. Et dans ce grand jeu complexe, un simple coup de vent pourrait bien faire tout valser.

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