Les cours du pétrole affichent une stabilité remarquable ce mardi, préservant la majeure partie des gains enregistrés la veille. Cette hausse avait été déclenchée dans un premier temps par l’instabilité géopolitique liée à la chute du régime syrien. Mais c’est surtout l’annonce d’un assouplissement de la politique monétaire chinoise qui a propulsé les prix du brut.
La Chine, facteur clé pour le marché pétrolier
Premier importateur mondial de pétrole, la Chine joue un rôle crucial sur le marché de l’or noir. Lundi, les dirigeants chinois ont révélé leur intention d’assouplir leur politique monétaire en 2025 et ont promis une politique budgétaire plus proactive pour stabiliser les marchés immobiliers et financiers. Des annonces qui n’ont pas manqué de faire réagir les analystes :
Il s’agit du langage le plus direct sur la relance depuis des années de la part du plus grand importateur de pétrole brut au monde.
– Analystes de DNB
Selon eux, la demande de pétrole en Chine tend à croître de nouveau, dans le cadre des mesures de relance économique, après six mois de demande atone.
Saudi Aramco abaisse ses prix pour l’Asie
Cependant, Saudi Aramco, la compagnie pétrolière nationale saoudienne, a abaissé les prix de janvier 2025 pour les acheteurs asiatiques à leur niveau le plus bas depuis 2021. Un signal qui témoigne selon John Plassard, analyste chez Mirabaud, de la tiédeur de la demande dans la région.
Géopolitique : l’incertitude syrienne soutient les prix
Sur le plan géopolitique, le renversement du régime d’Assad en Syrie après 24 ans de pouvoir soulève plus de questions qu’il n’apporte de réponses selon Tamas Varga, analyste chez PVM. Cette incertitude a conduit les investisseurs à se couvrir sur les marchés en achetant des contrats, ce qui a fait légèrement augmenter les prix lundi. Une tendance haussière qui a toutefois pris fin mardi matin.
Le marché attend les rapports mensuels
Dans l’attente des rapports mensuels de l’Opep et de l’Agence internationale de l’énergie sur la production prévus cette semaine, le marché fait preuve d’un attentisme prudent. Vers 10h05 GMT (11h05 à Paris) :
- Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en février, perd 0,30% à 71,92 dollars.
- Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en janvier, chute de 0,37%, à 68,12 dollars.
Si la stabilité prévaut pour l’instant, les rapports à venir pourraient bien redistribuer les cartes et influencer la tendance des prix du pétrole dans les prochains jours. Des indicateurs scrutés de près par les acteurs du marché, dans un contexte où les fondamentaux et la géopolitique restent des facteurs déterminants.