La Fédération Internationale de Football Association (FIFA) s’apprête à prendre des décisions majeures concernant l’attribution des Coupes du monde 2030 et 2034. Selon des sources proches de l’instance dirigeante du football mondial, le suspense est pratiquement levé quant aux pays hôtes de ces deux éditions.
Un Mondial du centenaire entre l’Europe et l’Afrique
Pour le Mondial 2030, qui marquera le centenaire de la première édition uruguayenne de 1930, un accord inédit a été trouvé entre la confédération européenne (UEFA) et africaine (CAF). L’Espagne, le Portugal et le Maroc se partageront l’organisation de cette Coupe du monde historique, après avoir écarté les autres prétendants.
L’Espagne devrait accueillir la majorité des matches avec 11 stades proposés sur les 20 retenus. Mais le Maroc, après 5 candidatures infructueuses, deviendra le deuxième pays africain à recevoir le graal du football, 20 ans après l’Afrique du Sud. Le royaume chérifien ambitionne même d’abriter le plus grand stade du monde avec 115 000 places prévues pour l’enceinte Hassan II entre Casablanca et Rabat.
Un clin d’œil symbolique à l’Amérique du Sud
Afin d’honorer les origines sud-américaines de la compétition, les 3 premiers matches du tournoi se joueront symboliquement en Uruguay, au Paraguay et en Argentine. Puis, les 48 équipes qualifiées et leurs supporters devront traverser l’Atlantique pour disputer les 101 autres rencontres dans la péninsule ibérique et au Maghreb, du 13 juin au 21 juillet 2030.
L’Arabie Saoudite seule en lice pour 2034
Concernant l’édition 2034, l’Arabie Saoudite fait figure de grande favorite. Le riche royaume du Golfe, qui ambitionne de devenir une superpuissance du sport mondial, a mené un lobbying intense pour s’assurer de décrocher l’organisation du tournoi. Face au retrait de l’Australie et de l’Indonésie, et aux atermoiements de la Chine, l’Arabie Saoudite s’est retrouvée seule en lice.
Le pays devra cependant relever de nombreux défis, à commencer par la construction ou la rénovation d’une douzaine de stades d’une capacité minimale de 40 000 places pour accueillir les 48 équipes qualifiées.
Des inquiétudes sur les droits humains et le calendrier
Au-delà de l’aspect sportif et des prouesses logistiques nécessaires, l’attribution de la Coupe du monde 2034 à l’Arabie Saoudite suscite de vives inquiétudes chez les défenseurs des droits humains. Des ONG comme Amnesty International ont appelé la FIFA à suspendre le processus de candidature, craignant l’exploitation des travailleurs migrants sur les chantiers pharaoniques, les déplacements forcés de populations et les discriminations envers certains supporters.
La question du calendrier se pose également avec acuité. Avec des températures extrêmes en été, il faudra sans doute déplacer la compétition en hiver comme au Qatar en 2022, avec les problèmes que cela pose pour les championnats domestiques. Sans compter le respect du jeûne du Ramadan, incontournable dans ce pays musulman ultraconservateur, et qui débutera fin décembre 2034…
Des garanties exigées aussi pour le Mondial 2030
Les craintes liées au respect des droits humains ne concernent pas uniquement l’Arabie Saoudite. Pour le Mondial 2030, les ONG attendent des garanties concrètes de la part des trois pays hôtes, notamment en matière de non-discrimination des joueurs et supporters, de respect des résidents locaux et de la liberté d’expression.
L’attaquant brésilien Vinicius Jr a même suggéré de retirer l’organisation à l’Espagne si elle n’agissait pas plus fermement contre le racisme dans ses stades.
La balle est désormais dans le camp de la FIFA, qui devra se montrer intransigeante sur les questions éthiques dans ses décisions d’attribution. L’avenir du football mondial en dépend, sur les pelouses comme en dehors. Les célébrations du centenaire en 2030 et l’exploration de nouveaux horizons en 2034 ne doivent pas se faire au détriment des valeurs universelles que ce sport est censé incarner.