Les divisions au sein de la gauche française éclatent au grand jour. Alors qu’une rencontre décisive avec le président Emmanuel Macron se profile, Jean-Luc Mélenchon, figure de proue de La France Insoumise (LFI), a vertement critiqué ses partenaires du Nouveau Front populaire (NFP) lors d’un meeting à Redon lundi soir. Ses propos acerbes risquent de fragiliser cette alliance qui se voulait un rempart contre la politique présidentielle.
Mélenchon fustige les compromis de ses alliés
Le leader des Insoumis n’a pas mâché ses mots envers ses partenaires du NFP qui ont accepté de se rendre à l’Élysée mardi après-midi. « Nous, on ne fait pas les compromis avant d’avoir discuté, on ne cède pas avant d’avoir résisté », a-t-il lancé sous les rires de la salle, dans une pique à peine voilée à l’encontre d’Europe Écologie Les Verts (EELV), du Parti socialiste (PS) et du Parti communiste français (PCF).
Cette semaine, vous allez vous régaler de palabres encore.
Jean-Luc Mélenchon
Une consultation présidentielle vouée à l’échec ?
Selon Jean-Luc Mélenchon, cette consultation initiée par Emmanuel Macron « n’aboutira pas ». Il accuse le président de chercher à gagner du temps faute de trouver un successeur à Matignon depuis la chute du gouvernement Barnier. Le tribun Insoumis dit espérer que ses alliés « n’aient pas la bêtise d’entrer au gouvernement », estimant que des millions de Français rejettent cette « mascarade ».
Les Insoumis refusent toute participation gouvernementale
LFI campe sur ses positions : hors de question de participer à un gouvernement si le futur Premier ministre n’est pas issu de la gauche. Jean-Luc Mélenchon préfère se moquer de ses partenaires qui, « dans un jour ou deux, un peu penauds, vont revenir. » Il fustige notamment la position des écologistes, dont la secrétaire Marine Tondelier a appelé les Insoumis à revoir leur position.
La censure, « seul moyen » de s’opposer pour LFI
Le rejet de la censure par certains à gauche horripile Jean-Luc Mélenchon. Pour lui, c’était le « seul moyen » de bloquer le budget du gouvernement Michel Barnier et de s’opposer à sa politique. Loin de regretter ce choix, le leader Insoumis se dit « très joyeux de ce que nous avons obtenu par la censure » et refuse « la censure malheureuse. »
Macron doit « partir », selon Mélenchon
Pour sortir de l’impasse politique, Jean-Luc Mélenchon ne voit qu’une option : le départ d’Emmanuel Macron, « soit en démissionnant avec dignité et responsabilité », soit par la procédure de destitution initiée par LFI. Une comparaison ironique avec le Général de Gaulle ponctue son propos : « De Gaulle s’en va, mais Macron reste ? Ce n’est tout de même pas le même profil, ni la même taille de godasse. »
L’unité de la gauche mise à mal
Ces passes d’armes entre Jean-Luc Mélenchon et ses alliés du NFP interviennent à un moment critique pour la gauche. Alors que les consultations présidentielles doivent débuter, les divergences stratégiques et les attaques frontales du leader Insoumis risquent de fragiliser la cohésion de l’alliance. Les prochains jours s’annoncent déterminants pour l’avenir de cette union face au pouvoir macroniste.