Depuis la chute du régime de Bachar al-Assad en Syrie, les États-Unis ont décidé d’accélérer leurs efforts pour obtenir des informations sur le sort d’Austin Tice, un journaliste américain porté disparu dans le pays depuis 2012. Washington vient d’envoyer un émissaire spécial dans la région, chargé de faire avancer ce dossier sensible.
Un journaliste enlevé il y a 11 ans
Austin Tice, 31 ans au moment des faits, couvrait le conflit syrien en tant que journaliste indépendant pour différents médias américains dont le Washington Post et McClatchy News, ainsi que pour l’AFP. En août 2012, il a été kidnappé dans la banlieue de Damas, à Daraya, lors d’une opération des forces gouvernementales.
Le reporter est apparu dans une vidéo troublante en septembre 2012, les yeux bandés, entouré d’hommes armés. Depuis, le silence radio. Ses ravisseurs n’ont jamais été identifiés et aucune revendication n’a été formulée. Sa famille et les autorités américaines sont sans nouvelle.
Washington déterminé à le retrouver
Mais les États-Unis ne baissent pas les bras. « Nous continuerons à chercher des informations auprès de toutes les parties concernées afin de le retrouver et de le ramener à sa famille », a martelé le secrétaire d’État Antony Blinken. L’administration Biden se dit prête à « coopérer avec tout groupe susceptible de détenir des renseignements sur la localisation d’Austin Tice ».
Pour preuve de cette détermination, un émissaire de haut rang, Roger Carstens, vient d’être dépêché au Liban, à la frontière syrienne. Sa mission : récolter le maximum d’informations pouvant aider à localiser l’otage américain. Le département d’État a aussi promis une récompense à toute personne fournissant des détails sur cette affaire.
La mère du disparu garde espoir
La situation semble avoir bougé récemment. La mère d’Austin, Debra Tice, a confié vendredi dernier avoir reçu des informations indiquant que son fils « allait bien ». Elle ignore cependant où il se trouve exactement. Mais cette mère courage est persuadée que « la libération d’Austin se fera par la diplomatie, avec des mots et non des bombes ».
De son côté, le président Joe Biden a affirmé l’an dernier détenir « la certitude » qu’Austin Tice était aux mains du régime syrien. Il a assuré avoir demandé directement à Damas sa libération. Problème : le régime de Bachar al-Assad vient de tomber, le dictateur ayant fui en Russie ce week-end sous la pression des rebelles emmenés par un groupe islamiste radical. De quoi compliquer encore l’équation.
Malgré tous ces obstacles, la famille d’Austin et les autorités américaines refusent de perdre espoir. Ils se disent déterminés à explorer toutes les pistes pour faire la lumière sur cette mystérieuse disparition et ramener le journaliste sain et sauf auprès des siens. Un combat de longue haleine qui ne fait que commencer.