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Puigdemont Presse Sánchez, Mettant en Doute sa Fiabilité

Vives tensions entre Puigdemont et Sánchez sur la question catalane. Le leader indépendantiste en exil exige un vote de confiance, jugeant le Premier ministre peu fiable. L'avenir du gouvernement espagnol en jeu face au défi séparatiste. Vers une nouvelle crise politique majeure en Espagne ?

Le torchon brûle entre le leader indépendantiste catalan Carles Puigdemont et le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez. Depuis son exil à Bruxelles, l’ancien président de la Généralité de Catalogne a vivement critiqué ce lundi le chef du gouvernement, l’accusant de ne pas être « digne de confiance » dans les négociations sur l’avenir de la région séparatiste. Pour Puigdemont, Madrid n’a pas tenu ses engagements, malgré le soutien crucial apporté par les députés indépendantistes catalans à la fragile coalition de gauche au pouvoir.

Puigdemont dénonce le manque d’avancées sur les dossiers clés

Il y a un an, le parti de Puigdemont, Junts per Catalunya, avait accepté d’appuyer le gouvernement minoritaire de Sánchez, en échange notamment d’une loi d’amnistie pour les leaders indépendantistes poursuivis après la tentative de sécession de 2017. Si le texte a bien été voté fin mai par les députés espagnols, il n’a pas permis pour l’instant le retour au pays de Puigdemont, toujours sous le coup d’un mandat d’arrêt.

Une amnistie qui n’est pas complète n’est pas une amnistie

a martelé l’ancien président catalan lors d’une conférence de presse.

Il reproche aussi à Sánchez de ne pas avoir tenu sa promesse d’obtenir la reconnaissance du catalan comme langue officielle de l’Union européenne. « Nous avons fait beaucoup de progrès, mais pas sur les questions essentielles », a-t-il déploré, estimant que le dirigeant socialiste n’avait « pas honoré » le soutien des indépendantistes à son gouvernement.

Un vote de confiance exigé par les indépendantistes

Face à cette situation, Puigdemont juge désormais nécessaire que Sánchez se soumette à un vote de confiance au Parlement pour vérifier s’il dispose toujours d’une majorité. Une procédure prévue par la Constitution, mais qui ne peut être déclenchée qu’à l’initiative du Premier ministre lui-même. Interrogé par des journalistes étrangers, ce dernier a cependant assuré n’avoir « pas l’intention » d’y recourir, n’en voyant « pas l’intérêt ».

L’opposition se régale des dissensions

Quant à l’opposition de droite, elle se frotte les mains face aux tiraillements entre le gouvernement et ses alliés séparatistes. Pour le patron du Parti Populaire, Alberto Núñez Feijóo, Sánchez n’a plus que deux options : « continuer de céder face au séparatisme » ou « mettre fin à la législature ». Les pressions s’accentuent donc sur le Premier ministre pour clarifier ses relations avec les indépendantistes, dont les 7 députés lui sont indispensables pour conserver une majorité au Parlement.

Vers une nouvelle crise politique majeure en Espagne ?

Cette passe d’armes illustre la précarité de la position de Pedro Sánchez, contraint de louvoyer entre la fermeté face aux velléités séparatistes et la nécessité de ménager ses soutiens catalans pour se maintenir au pouvoir. L’équilibre est de plus en plus difficile à tenir, alors que le dialogue entre Madrid et Barcelone semble à nouveau dans l’impasse, cinq ans après la crise sans précédent déclenchée par le référendum d’indépendance interdit du 1er octobre 2017.

Si Puigdemont maintient la pression, brandissant la menace d’un retrait du soutien de ses députés, Sánchez pourrait être acculé à la démission et à la convocation d’élections anticipées. Un scénario à haut risque, qui replongerait l’Espagne dans la tourmente politique, alors que le pays affronte déjà une situation économique et sociale délicate. La question catalane, loin d’être résolue, continuera en tout cas de peser lourdement sur l’avenir du gouvernement et la stabilité du pays.

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