L’aridité gagne du terrain à une vitesse alarmante. Selon un rapport d’experts sous l’égide de l’ONU, les zones arides ont progressé de 4,3 millions de km2 en seulement 30 ans, soit une superficie près d’un tiers plus grande que celle de l’Inde. Les terres arides, caractérisées par une absence d’humidité persistante, couvrent désormais 40,6% des terres émergées de la planète, sans compter l’Antarctique.
Une transformation permanente et implacable
Contrairement aux sécheresses qui sont des périodes temporaires de faibles précipitations, l’aridité représente une transformation permanente et implacable. Ibrahim Thiaw, secrétaire exécutif de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD), souligne que lorsque le climat d’une région devient plus sec, la capacité de revenir aux conditions antérieures est perdue. Ce changement redéfinit la vie sur Terre.
5 milliards de personnes affectées d’ici 2100
Actuellement, 2,3 milliards de personnes, soit 30,9% de la population mondiale, vivent dans ces zones arides. Mais ce chiffre pourrait doubler d’ici 2100 si les mesures de réductions des émissions s’avèrent insuffisantes. Les zones les plus touchées devraient être :
- L’ensemble des côtes méditerranéennes
- Le Brésil
- L’Asie de l’Est
- L’Afrique centrale
- L’ouest des États-Unis
En Californie, les feux de forêt risquent d’augmenter de 74% d’ici 2100 en cas de fortes émissions.
Des conséquences désastreuses pour l’agriculture
Le rapport qualifie de « désastreuses » les conséquences pour l’agriculture dans les zones arides où 90% des rares pluies s’évaporent et sont perdues. D’ici 2040, les rendements des cultures pourraient diminuer de manière significative en raison de l’aridité croissante des sols, avec des pertes estimées à :
- 20 millions de tonnes de maïs
- 21 millions de tonnes de blé
- 19 millions de tonnes de riz
Avec les tendances actuelles d’émission de gaz à effet de serre, les rendements de maïs au Kenya, principale agriculture du pays, seront réduits de moitié.
Des solutions pour lutter contre l’aridité
Face à ce constat alarmant, les auteurs du rapport recommandent de :
- Renforcer la surveillance autour de l’aridité des sols
- Changer notre modèle d’agriculture en ayant une gestion durable des ressources comme l’eau
- Investir dans des projets contre la désertification comme la Grande Muraille Verte, une initiative qui ne progresse plus en raison d’une mauvaise gestion financière
« Lorsque le climat d’une région devient plus sec, la capacité de revenir aux conditions antérieures est perdue. Ce changement redéfinit la vie sur Terre. »
– Ibrahim Thiaw, secrétaire exécutif de la CNULCD
L’aridité croissante est un défi majeur pour l’humanité. Il est urgent d’agir à l’échelle mondiale pour ralentir ce phénomène et s’adapter à ses conséquences. Cela passe par une gouvernance mondiale repensée, une gestion durable des ressources et des investissements dans des projets de lutte contre la désertification. L’avenir de notre planète et de l’humanité en dépend.
