Un petit caillou sur les rails peut-il faire dérailler un mastodonte ferroviaire ? C’est ce que laisse présager la fronde engagée par l’entreprise suisse Technis à l’encontre de la SNCF. Au cœur du litige : le changement de nom d’une des filiales du groupe français, Fret SNCF, qui adopte lui aussi l’appellation Technis.
Fret SNCF sur de nouveaux rails
Le 31 décembre prochain, Fret SNCF, spécialisée dans le transport de marchandises, se scindra en deux entités distinctes. D’un côté, HexaFret pilotera les opérations, de l’autre, Technis se chargera de la maintenance des locomotives. Un choix de nom qui ne passe pas auprès de son homonyme helvétique.
Technis Suisse voit rouge
Fondée il y a huit ans, la société suisse Technis propose des solutions de digitalisation des espaces physiques et de gestion des flux, notamment dans les gares. Son fondateur, Wiktor Bourée, crie au scandale :
Ce n’est pas comme si nous faisions une activité qui n’a rien à voir. Des personnes commencent à me contacter en pensant que je fais du fret.
Wiktor Bourée, fondateur de Technis Suisse
L’entrepreneur dénonce deux préjudices majeurs : une association préjudiciable à l’image de son entreprise et une dégradation de son référencement web. Technis a donc mis en demeure Fret SNCF.
SNCF droit dans ses bottes
Du côté de la compagnie ferroviaire française, on temporise. Une source proche du dossier assure au Figaro que Technis Suisse « n’est pas spécialement liée à l’activité ferroviaire » et souligne avoir respecté les procédures en missionnant une agence de branding pour trouver un nom en phase avec les attentes des salariés et disponible juridiquement.
Fret SNCF se dit ouverte aux discussions pour trouver un terrain d’entente. Mais Wiktor Bourée juge les échanges « insatisfaisants » et promet de ne pas lâcher l’affaire. Affaire à suivre donc, alors que le compte à rebours est lancé avant le changement de nom effectif. Espérons que les deux Technis sauront éviter le déraillement.