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Indonésie : Amnesty International Dénonce les Violences Policières

Un rapport accablant d'Amnesty International met en lumière les dérives de la police indonésienne en 2024. Meurtres, torture, répression violente des manifestations : les forces de l'ordre sont pointées du doigt. La réforme tant attendue se fait attendre...

L’Indonésie est une nouvelle fois secouée par un rapport mettant en cause les violences de sa police. Lundi, Amnesty International a publié une enquête accablante, recensant des dizaines de cas de meurtres extrajudiciaires, de torture et d’usage excessif de la force par les forces de l’ordre du pays en 2024.

31 morts, des centaines de victimes

Le bilan est lourd. Selon Amnesty, au moins 116 cas de violences policières présumées ont été enregistrés entre janvier et novembre 2024. Parmi eux, 29 concernent des meurtres extrajudiciaires qui ont coûté la vie à 31 personnes. Un chiffre glaçant, symptomatique de dérives inquiétantes au sein de la police indonésienne.

Le rapport fait également état de 28 cas d’intimidation et de violences physiques, ainsi que de 26 cas de torture. Au total, ce sont plus de 500 personnes qui auraient été victimes de brutalités policières sur la période, notamment lors de manifestations réprimées dans la violence.

Un étudiant abattu

Parmi les cas les plus tragiques, celui d’un étudiant tué par balle fin novembre à Semarang, dans le centre de Java. Si un policier a été placé en détention, les circonstances du drame restent troubles. La police locale avait d’abord affirmé que l’agent avait ouvert le feu pour disperser une rixe entre étudiants. Une version contredite par la suite.

La fusillade n’était pas liée à la dispersion d’une bagarre.

Aris Supriyono, responsable des affaires internes de la police de Java

Réforme au point mort

Pour Usman Hamid, directeur exécutif d’Amnesty Indonésie, ces violences policières à répétition prouvent l’absence de progrès dans la réforme tant attendue de l’institution. « Si l’on ajoute une série de violences policières largement discutées par le public, il est clair que cette année, 2024, ne montre aucune amélioration du système policier », déplore-t-il.

Un constat partagé par de nombreux défenseurs des droits humains, qui accusent les forces de sécurité indonésiennes de fonctionner dans une culture de l’impunité. Le chemin vers une police « démocratique et humaniste » semble encore long.

Répression des manifestations

Le rapport d’Amnesty met aussi en lumière la répression brutale de manifestations qui ont eu lieu fin août dans plusieurs villes du pays. Les protestataires dénonçaient des modifications controversées des règles électorales. La réponse policière a été d’une violence inouïe.

  • Arrestations arbitraires
  • Usage abusif de gaz lacrymogènes
  • Violences physiques

Au total, plus de 500 personnes auraient été victimes des forces de l’ordre lors de ces événements selon Amnesty International. Des images de manifestants, y compris des étudiants, molestés par la police ont choqué l’opinion.

Cela montre comment la police est actuellement devenue autoritaire et répressive, et non pas une police démocratique et humaniste comme promis ou exigé par la loi.

Usman Hamid, directeur exécutif d’Amnesty Indonésie

Un électrochoc pour le gouvernement ?

Face à ce nouvel électrochoc, le gouvernement indonésien saura-t-il enfin engager les réformes nécessaires pour mettre fin à ces dérives ? Sollicitée, la police n’a pas souhaité commenter le rapport d’Amnesty. Une réaction est pourtant indispensable et urgente.

Car au-delà des drames humains, c’est la confiance même des citoyens envers ceux censés les protéger qui est en jeu. Une police respectueuse des droits et libertés est un pilier essentiel de toute démocratie. L’Indonésie saura-t-elle en prendre le chemin ? L’avenir nous le dira.

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