Les rues de Tbilissi, capitale de la Géorgie, sont le théâtre de violents affrontements depuis plusieurs jours. Des dizaines de milliers de manifestants pro-démocratie défient quotidiennement le gouvernement, jugé trop proche de Moscou. Face à la répression brutale des forces de l’ordre, le Royaume-Uni vient d’annoncer la suspension de ses programmes de soutien au pouvoir géorgien.
La décision du gouvernement attise la colère
Le gel jusqu’en 2028 du processus d’adhésion à l’Union Européenne, annoncé la semaine dernière par les autorités, a mis le feu aux poudres. Cette décision est vécue comme une trahison par une grande partie de la population, qui aspire à un rapprochement avec l’Europe et un éloignement de l’influence russe.
Le gouvernement met fin à notre rêve européen !
Un manifestant à Tbilissi
Londres dénonce les violences policières
Devant l’escalade des tensions, le Royaume-Uni a vivement réagi. Le ministre des Affaires étrangères David Lammy a condamné « les scènes choquantes de violence à l’encontre des manifestants pacifiques », annonçant en conséquence le gel de la coopération militaire et la limitation des contacts avec les représentants du pouvoir en place.
Un régime de plus en plus contesté
Depuis son arrivée au pouvoir en 2012, le parti Rêve Géorgien est accusé de dérive autoritaire et de collusion avec la Russie. L’opposition proeuropéenne, rassemblée derrière la figure de Nika Melia, peine cependant à s’imposer face à la mainmise du pouvoir sur les institutions et les médias.
La société civile mobilisée
Au cœur de la contestation, on retrouve une jeunesse éduquée et tournée vers l’Occident, mais aussi des pans entiers de la société lassés de la corruption et des atteintes aux libertés. Malgré la peur, des dizaines de milliers de Géorgiens continuent de battre le pavé, au prix de nombreuses arrestations.
Nous ne renoncerons pas à la lutte tant que la Géorgie ne sera pas une vraie démocratie européenne.
Une manifestante à Tbilissi
Inquiétude de la communauté internationale
L’Union Européenne a appelé au calme et au dialogue, tout en rappelant au gouvernement géorgien ses engagements en matière d’État de droit et de respect des droits humains. Les Etats-Unis se sont également dits « préoccupés » par les récents événements. Moscou de son côté dénonce une « ingérence occidentale » dans les affaires intérieures du pays.
Un avenir incertain
Entre pressions russes et aspirations européennes, la Géorgie semble plus que jamais écartelée. Sans perspective d’adhésion à l’UE et privée de précieux soutiens comme celui du Royaume-Uni, l’opposition démocratique devra redoubler d’efforts pour obtenir les réformes qu’elle appelle de ses vœux. Le pouvoir en place parviendra-t-il à étouffer la contestation ? Une chose est sûre : l’avenir de la Géorgie se joue en ce moment dans les rues de Tbilissi.