Alors que la Syrie traverse une période charnière suite au renversement du président Bachar al-Assad par une coalition rebelle menée par le groupe islamiste HTS, le gouvernement britannique envisage de retirer ce dernier de sa liste des organisations terroristes. Une décision qui pourrait intervenir rapidement selon un haut responsable.
Le sort de HTS en question
Anciennement affilié à al-Qaïda, le groupe Hayat Tahrir al-Sham (HTS) est actuellement classé comme organisation terroriste par les chancelleries occidentales malgré sa rupture avec le réseau djihadiste en 2016. Mais cette situation pourrait bientôt évoluer outre-Manche. Interrogé par les médias britanniques, le ministre Pat McFadden a en effet indiqué que le retrait de HTS de la liste noire du Royaume-Uni était à l’étude.
«Nous allons nous pencher là-dessus. Je pense que cela va en partie dépendre de la façon dont ce groupe va se comporter maintenant», a-t-il déclaré, précisant qu’une décision devrait être prise «assez rapidement». Le ministre a notamment relevé que le chef de HTS, Abou Mohammad al-Jolani, «a pris ses distances avec certaines choses qu’il avait dites dans le passé» et tient désormais «certains propos justes sur la protection des minorités et le respect des droits».
Un avenir incertain pour la Syrie
Cette potentielle évolution de la position britannique intervient alors que la Syrie fait face à de profondes incertitudes suite au renversement de Bachar al-Assad, au pouvoir depuis 2000. Dimanche, le président a été chassé par une offensive éclair des rebelles islamistes après plus de 13 ans d’une guerre civile dévastatrice, déclenchée par la répression sanglante de manifestations prodémocratie.
«Nous ne savons pas ce qui va se passer en Syrie aujourd’hui, si l’avenir du pays va s’améliorer ou si le chaos va s’aggraver, personne ne peut en être certain pour l’instant», a souligné Pat McFadden. Selon des sources russes, Bachar al-Assad et sa famille se trouveraient actuellement à Moscou.
Quel sort pour l’épouse d’al-Assad ?
Le sort d’Asma al-Assad, l’épouse du président déchu qui possède la nationalité britannique, reste également en suspens. Bien que ses avoirs soient gelés au Royaume-Uni où elle est sous sanctions, elle ne fait pas l’objet d’une interdiction d’entrée sur le territoire contrairement à son mari. «Nous n’avons eu aucun contact ni aucune demande pour que l’épouse de M. Assad vienne au Royaume-Uni», a indiqué Pat McFadden à ce sujet.
Alors que les pions bougent sur l’échiquier syrien, de nombreuses questions restent en suspens quant à l’avenir du pays. Le comportement du groupe HTS, acteur incontournable de la rébellion, sera scruté de près et pourrait influencer les positions de la communauté internationale. Une nouvelle page semble sur le point de s’écrire pour la Syrie, mais son contenu reste pour l’heure des plus incertains.