Le silence plane sur le sort de Bachar al-Assad. Alors que plusieurs sources affirment que le dirigeant syrien et sa famille ont trouvé refuge en Russie suite à une offensive éclair menée par des groupes rebelles, le Kremlin refuse de confirmer leur présence sur le territoire russe. Une situation qui soulève de nombreuses interrogations sur l’avenir de la Syrie et des intérêts russes dans le pays.
Un mutisme qui intrigue
Interrogé sur les allées et venues de Bachar al-Assad, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov s’est contenté d’un laconique « je n’ai rien à vous dire ». Il a précisé qu’aucune rencontre entre Vladimir Poutine et le dirigeant syrien n’était prévue à l’agenda officiel. Pourtant, selon plusieurs agences de presse russes citant une source au Kremlin, Assad et sa famille se trouveraient bien à Moscou après avoir fui la Syrie.
Une décision au plus haut niveau
Si Dmitri Peskov n’a pas souhaité commenter directement la décision d’octroyer l’asile à Bachar al-Assad, il a toutefois souligné que « de telles décisions ne peuvent pas être prises sans le chef de l’État ». Une manière de suggérer que Vladimir Poutine est bien à la manœuvre, sans pour autant confirmer quoi que ce soit. Le porte-parole a par ailleurs reconnu que le monde entier, Russie comprise, avait été « surpris » par la tournure des événements en Syrie.
L’avenir des bases russes en question
Au-delà du sort d’Assad, c’est aussi celui des installations militaires russes en Syrie qui suscite des interrogations. Moscou dispose en effet d’une base navale à Tartous et d’un aérodrome à Hmeimim. Selon Dmitri Peskov, des discussions devront être menées avec les futures autorités syriennes sur un éventuel maintien de ces bases, jugé « nécessaire » par le Kremlin.
« C’est l’objet de discussions avec ceux qui seront au pouvoir en Syrie », a-t-il déclaré, assurant que la Russie faisait « tout ce qui est possible et tout ce qui est nécessaire pour entrer en contact avec ceux qui peuvent se charger d’assurer la sécurité » de ces installations stratégiques.
Une période d’instabilité redoutée
Engagée militairement aux côtés de Damas depuis 2015, la Russie redoute désormais une « période très difficile, liée à l’instabilité » en Syrie selon les mots de Dmitri Peskov. Dans ce contexte tendu, Moscou entend « maintenir un dialogue avec tous les pays » de la région. Une volonté réaffirmée par le porte-parole du Kremlin, qui a assuré que son pays avait une « forte intention de le faire ».
Alors que le mystère demeure sur la localisation exacte de Bachar al-Assad et de ses proches, une chose est sûre : la situation en Syrie est plus que jamais source d’incertitudes et de préoccupations pour son allié russe. Confronté à une équation complexe, Vladimir Poutine semble pour l’heure privilégier la discrétion, laissant planer le doute sur la suite des événements.