Alors que la Syrie entre dans une nouvelle ère après la chute de Bachar al-Assad, la France a tenu à clarifier sa position quant à son soutien à la transition politique qui s’amorce. Selon une source proche du gouvernement français, l’appui de Paris sera conditionné au respect des droits des femmes, des minorités et du droit international par les nouvelles autorités syriennes.
La France pose ses conditions
Suite à l’offensive menée par une coalition de rebelles sous la houlette du groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS), qui a précipité la chute du régime, un haut responsable diplomatique français a déclaré :
Il appartient à ce groupe de faire la démonstration de sa volonté sincère d’écarter l’extrémisme, d’écarter l’islamisme et le jihadisme de cette transition et surtout d’organiser une transition qui permette à toutes les minorités syriennes auxquelles nous sommes très attachés de prendre toute leur part.
La France, qui avait rompu ses relations diplomatiques avec Damas en 2012 en réaction à la répression du régime contre un mouvement pacifique de contestation, se dit prête à accompagner le processus de transition. Mais pas à n’importe quelles conditions.
Intransigeance face à l’extrémisme
Paris se montre ferme sur la nécessité d’écarter tout risque d’instabilité, de fragmentation du pays et surtout de dérive islamiste, rappelant la nature du groupe HTS. La transition devra « ne laisser aucune place à l’extrémisme et aucune place au terrorisme » martèle le responsable français. Un prérequis non négociable pour obtenir le soutien de la France.
Le levier de la reconstruction
Au-delà de son « intransigeance absolue vis-à-vis du régime » de Bachar al-Assad, la France compte s’appuyer sur plusieurs leviers pour peser sur la transition syrienne :
- Les liens tissés avec les oppositions syriennes, y compris en exil
- Des relations étroites avec certaines minorités, en particulier kurde
- Une participation conditionnelle à l’effort de reconstruction du pays
C’est sur ce dernier point que Paris entend faire pression, subordonnant toute contribution, française comme européenne, au respect de ses exigences en termes de droits et de représentativité de toutes les composantes de la société syrienne.
Protéger les ressortissants français
Dans ce contexte volatil, la protection des quelques centaines de ressortissants français encore présents en Syrie est une priorité. Leur situation est suivie « attentivement », assure-t-on, via l’ambassade de Roumanie à Damas et celle de France à Beyrouth.
Si la chute de Bachar al-Assad ouvre indéniablement une nouvelle page de l’histoire syrienne, la transition qui s’annonce s’avère semée d’embûches. Entre exigence démocratique, risques sécuritaires et enjeux de reconstruction, l’implication de la communauté internationale, France en tête, sera décisive pour l’avenir du pays. Un engagement qui se veut ferme sur les principes, mais pragmatique dans son approche.