Ce lundi, l’actualité chez Volkswagen est marquée par une nouvelle journée de grève qui impacte lourdement les activités du constructeur automobile allemand. Selon des sources internes, des arrêts de travail de 4 heures perturbent la production dans pas moins de 9 usines à travers le pays, soit deux fois plus longtemps que lors du premier mouvement la semaine passée. Cette grève coïncide avec la reprise de négociations tendues entre les représentants syndicaux et la direction du groupe au sujet d’un vaste plan de restructuration.
Un bras de fer social sur fond de crise du secteur
Derrière ce conflit social se dessine l’avenir de Volkswagen, géant de l’automobile ébranlé par les mutations profondes de l’industrie. Confronté à la transition vers l’électrique et à la concurrence asiatique, le groupe a annoncé en septembre dernier un plan d’économies drastique. Celui-ci pourrait se traduire, pour la première fois dans l’histoire centenaire de l’entreprise, par des fermetures d’usines et des suppressions massives de postes en Allemagne.
Face à ces perspectives, le syndicat IG Metall, qui représente la grande majorité des 100 000 salariés allemands de la marque, a décidé de durcir le ton. Thorsten Gröger, négociateur en chef côté syndical, a déclaré vouloir convaincre Volkswagen de « renoncer à ses positions maximalistes ». La grève vise donc à mettre la pression sur la direction à la veille d’une séance de négociations cruciale.
La direction inflexible sur les économies nécessaires
Du côté du management, on maintient le cap sur la réduction des coûts, jugée indispensable pour financer les lourds investissements dans l’électrification et la numérisation. Fin novembre, la direction avait rejeté une contre-proposition syndicale chiffrée à 1,5 milliard d’euros d’économies via des baisses de salaire et du temps de travail. « Nous devons trouver d’autres possibilités. C’est le seul moyen de financer nos investissements », a réaffirmé aujourd’hui Arne Meiswinkel, négociateur pour Volkswagen.
L’exécutif allemand appelle à la responsabilité
Signe de l’importance de l’enjeu au-delà des murs de l’entreprise, le chancelier Olaf Scholz est sorti de sa réserve ce week-end. Le dirigeant social-démocrate a appelé la direction de Volkswagen à « se souvenir de ses responsabilités » envers les salariés et les territoires. Il a mis en garde contre des suppressions de postes motivées « uniquement pour économiser de l’argent ».
La fermeture de sites ne serait pas la bonne solution (…), justement parce que des décisions erronées de la direction ont contribué à la situation délicate du groupe
– Olaf Scholz, Chancelier allemand
Au-delà du bras de fer entre syndicats et direction, c’est toute la stratégie industrielle allemande, centrée sur le moteur à combustion, qui est remise en cause par le virage forcé vers l’électrique. Volkswagen, qui pèse près de 10% du PIB allemand en comptant ses sous-traitants, est le symbole d’un modèle économique et social à réinventer d’urgence.
L’automobile allemande à un tournant historique
Avec des ventes de voitures neuves en baisse de 24% en août dans le pays et des surcapacités de production, le secteur fait face à une crise inédite. Déjà, les restructurations et les plans sociaux se multiplient chez les grands constructeurs et équipementiers du pays pour tenter de restaurer la rentabilité.
- BMW a annoncé la suppression de 6000 emplois
- Opel va supprimer progressivement 4100 postes
- L’équipementier Continental prévoit 13 000 suppressions d’ici 2025
- Bosch elimine 3000 emplois en Allemagne
Au total, près de 400 000 emplois seraient menacés dans le secteur automobile et ses sous-traitants en Allemagne selon une estimation du cabinet AlixPartners. Un choc social et économique qui sera au coeur des discussions entre Volkswagen et les syndicats dans les prochains jours, sous l’oeil attentif du gouvernement allemand, inquiet pour la compétitivité du pays.
Pour les 100 000 salariés de Volkswagen en Allemagne, l’issue de ce nouveau round de négociations, prévu pour durer toute la semaine, sera donc cruciale. La direction saura-t-elle convaincre que des sacrifices sont indispensables pour financer la mue électrique du groupe? Les syndicats parviendront-ils à sauver des emplois et des usines ? L’avenir du premier employeur privé allemand est en jeu.
Signe de l’importance de l’enjeu au-delà des murs de l’entreprise, le chancelier Olaf Scholz est sorti de sa réserve ce week-end. Le dirigeant social-démocrate a appelé la direction de Volkswagen à « se souvenir de ses responsabilités » envers les salariés et les territoires. Il a mis en garde contre des suppressions de postes motivées « uniquement pour économiser de l’argent ».
La fermeture de sites ne serait pas la bonne solution (…), justement parce que des décisions erronées de la direction ont contribué à la situation délicate du groupe
– Olaf Scholz, Chancelier allemand
Au-delà du bras de fer entre syndicats et direction, c’est toute la stratégie industrielle allemande, centrée sur le moteur à combustion, qui est remise en cause par le virage forcé vers l’électrique. Volkswagen, qui pèse près de 10% du PIB allemand en comptant ses sous-traitants, est le symbole d’un modèle économique et social à réinventer d’urgence.
L’automobile allemande à un tournant historique
Avec des ventes de voitures neuves en baisse de 24% en août dans le pays et des surcapacités de production, le secteur fait face à une crise inédite. Déjà, les restructurations et les plans sociaux se multiplient chez les grands constructeurs et équipementiers du pays pour tenter de restaurer la rentabilité.
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Pour les 100 000 salariés de Volkswagen en Allemagne, l’issue de ce nouveau round de négociations, prévu pour durer toute la semaine, sera donc cruciale. La direction saura-t-elle convaincre que des sacrifices sont indispensables pour financer la mue électrique du groupe? Les syndicats parviendront-ils à sauver des emplois et des usines ? L’avenir du premier employeur privé allemand est en jeu.