L’annonce soudaine de l’effondrement du régime de Bachar al-Assad en Syrie, suite à une offensive foudroyante des groupes rebelles, suscite l’inquiétude des États-Unis. Le président américain Joe Biden a décidé de convoquer en urgence une réunion avec ses principaux conseillers ce dimanche pour analyser l’évolution préoccupante de la situation.
Washington Redoute Une Résurgence De L’État Islamique
Selon Jake Sullivan, conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, les priorités américaines en Syrie après la chute d’Assad sont claires : prévenir tout retour en force du groupe État islamique (EI) et empêcher une catastrophe humanitaire. Lors d’une conférence en Californie, Sullivan a souligné que les conséquences de ce changement radical pour les pays de la région constituent «un sujet de préoccupation», en particulier concernant l’EI.
Lors des phases précédentes de la guerre civile en Syrie, à ses pires moments, nous avons observé l’arrivée fracassante de l’EI sur la scène.
Jake Sullivan, conseiller à la sécurité nationale
Pour Sullivan, la priorité absolue de Washington est de s’assurer que «les combats en Syrie ne mènent pas à une résurgence de l’EI». Les États-Unis entendent agir directement et collaborer avec les Forces démocratiques syriennes et les Kurdes pour empêcher ce scénario catastrophe.
Prévenir Une Crise Humanitaire Majeure
Au-delà du risque terroriste, l’administration Biden se dit également très vigilante quant à la prévention d’une «catastrophe humanitaire» en Syrie. Cela implique à la fois de garantir l’accès aux besoins de première nécessité pour les civils, mais aussi d’assurer la protection des minorités religieuses et ethniques dans le pays, a assuré Sullivan.
Dans ce contexte extrêmement volatile, les quelque 900 soldats américains stationnés en Syrie et les 2 500 présents en Irak dans le cadre de la coalition anti-EI restent en alerte. Par le passé, les forces US ont régulièrement mené des frappes en territoire syrien, visant notamment les milices pro-iraniennes, Téhéran étant jusqu’à présent l’un des principaux soutiens du régime Assad.
Trump Appelle À Ne Pas Intervenir
De son côté, le président élu Donald Trump, qui doit succéder à Joe Biden le 20 janvier prochain, a d’ores et déjà fait savoir que les États-Unis ne devaient pas «se mêler» de la situation en Syrie. Sur sa plateforme Truth Social, le futur locataire de la Maison Blanche a déclaré :
La Syrie est un bordel, mais elle n’est pas notre amie, et les États-Unis ne devraient pas avoir affaire avec cela. Ce n’est pas notre combat.
Donald Trump, président élu des États-Unis
Une position en rupture totale avec celle de l’administration sortante, qui semble bien décidée à peser de tout son poids pour éviter le pire en Syrie. La réunion de crise convoquée par Biden ce dimanche s’annonce cruciale pour définir la stratégie américaine face à ce nouveau séisme géopolitique au Moyen-Orient. Le monde entier sera suspendu aux décisions qui en découleront.