La chute soudaine du régime de Bachar al-Assad en Syrie, suite à une offensive fulgurante menée par un groupe islamiste radical, suscite un mélange d’espoir et d’inquiétudes sur la scène internationale. Le président français Emmanuel Macron a salué la fin de ce qu’il qualifie d' »État de barbarie », tout en exprimant des préoccupations quant à l’instabilité et aux risques sécuritaires dans la région.
Macron : « L’État de barbarie est tombé »
Dans un message publié sur le réseau social X (anciennement Twitter), Emmanuel Macron a rendu hommage au peuple syrien pour son « courage » et sa « patience » face au régime autoritaire d’Assad. Il a formé des « vœux de paix, de liberté et d’unité » pour la Syrie en cette période d’incertitude. Le chef d’État français a réaffirmé l’engagement de la France pour la sécurité de tous au Moyen-Orient.
Inquiétudes sécuritaires
Cependant, ce changement de régime soulève des inquiétudes quant aux risques d’instabilité et d’exportation de la menace jihadiste. Selon des sources proches du dossier, la France s’inquiète notamment de la présence de combattants étrangers, y compris des Français, sur le sol syrien. Le risque est que ces éléments radicalisés puissent déstabiliser la région et préparer des attentats en Europe et dans les pays voisins.
Nous avons des intérêts sécuritaires dans la région, des personnes qui ne sont pas sans représenter un certain danger.
Emmanuel Macron
Le président Macron avait déjà exprimé ces préoccupations lors d’un déplacement à Ryad la semaine dernière, soulignant la nécessité d’éviter une résurgence des mouvements terroristes en Syrie qui pourrait avoir des répercussions au Liban ou en Irak.
Appel à l’unité et au rejet de l’extrémisme
Face à ces défis, la France appelle les Syriens à l’unité et à la réconciliation, en rejetant toute forme d’extrémisme. Le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Christophe Lemoine, a déclaré dans un communiqué :
Alors que le régime (de Bachar al-Assad) n’a eu de cesse d’opposer les Syriens entre eux, que la Syrie est fracturée et fragmentée, le temps de l’unité est venu.
Christophe Lemoine, porte-parole du ministère français des Affaires étrangères
Paris plaide pour une transition politique pacifique et inclusive en Syrie, respectant la diversité du peuple syrien et protégeant les civils et les minorités. La France s’engage à aider les Syriens dans ce processus, conformément à la résolution 2254 du Conseil de sécurité des Nations unies qui établit une feuille de route pour une solution politique.
Une opportunité à saisir avec prudence
Si la chute du régime d’Assad représente incontestablement un tournant majeur pour la Syrie après plus d’une décennie de conflit, la situation reste complexe et fragile. Les acteurs internationaux, à commencer par la France, devront naviguer avec précaution pour favoriser une transition apaisée, tout en prévenant une déstabilisation de la région.
L’enjeu est de taille : permettre au peuple syrien de se reconstruire et de retrouver la paix, sans que le pays ne devienne un nouveau sanctuaire pour les groupes jihadistes. Un défi qui nécessitera une mobilisation coordonnée de la communauté internationale et un soutien de long terme aux forces démocratiques syriennes.
La France, par la voix de son président, a clairement affiché sa volonté d’être au rendez-vous de ce moment historique. Reste à transformer ces paroles en actes concrets, au service d’une Syrie enfin libérée de la tyrannie et de la violence.