C’est un bouleversement majeur qui vient de se produire au Moyen-Orient. Après une offensive éclair de seulement douze jours, les rebelles syriens ont réussi l’impensable : faire tomber le régime de Bachar el-Assad, au pouvoir depuis plus de 20 ans. Des images choquantes montrent l’ampleur du pillage du palais présidentiel à Damas, quelques heures à peine après la fuite du dirigeant syrien.
Le Palais Présidentiel Vandalisé, Témoin de la Débâcle du Régime
Les photos et vidéos qui circulent sur les réseaux sociaux donnent à voir des scènes de chaos au cœur même du pouvoir syrien. Mobilier renversé, documents éparpillés au sol, peinture à l’effigie de Bachar el-Assad gisant parmi les débris… Le palais présidentiel, symbole de la toute-puissance du clan Assad, a été entièrement saccagé par des dizaines d’hommes, de femmes et d’enfants entrés par effraction.
Selon des sources proches des rebelles, la résidence de six étages, située dans le quartier huppé de Malki à Damas, a été prise d’assaut peu après la fuite de Bachar el-Assad et de ses proches. Le président déchu aurait quitté précipitamment la capitale depuis l’aéroport international dimanche matin, abandonnant les lieux au pillage.
Une Fuite Précipitée du Clan Assad
Si les détails de cette fuite restent à éclaircir, il semblerait que les derniers fidèles du régime aient été pris de court par l’avancée fulgurante des forces rebelles. En quelques jours à peine, ces dernières ont repris le contrôle des grandes villes du pays : Alep, Hama, Homs… Avant de foncer vers Damas pour l’assaut final.
Face à cette débâcle, l’armée syrienne n’a opposé qu’une faible résistance selon plusieurs observateurs. De nombreux soldats auraient préféré déserter ou se rendre plutôt que de défendre un régime aux abois. Laissant ainsi le champ libre aux rebelles pour investir la capitale, et en particulier le palais présidentiel, en ce dimanche 8 décembre.
Entre Liesse et Angoisse, la Population Syrienne Retient son Souffle
Dans les rues de Damas et des autres villes syriennes, la nouvelle de la chute du régime Assad a déclenché des scènes de liesse. Chants, prières, coups de feu en l’air… Des foules en joie se sont rassemblées pour célébrer ce qu’elles espèrent être la fin d’une dictature sanglante ayant fait des centaines de milliers de victimes depuis le début du soulèvement en 2011.
Pendant toutes ces années, on a vécu dans la peur, la misère, la guerre… Aujourd’hui, on respire enfin !
– Ahmad, habitant de Damas
Mais d’autres, notamment parmi les minorités chrétiennes, ne cachent pas leur angoisse face à l’arrivée au pouvoir des rebelles islamistes. Bien que ces derniers multiplient les messages rassurants, beaucoup craignent un retour des persécutions qui avaient décimé leurs communautés après 2011.
La Communauté Internationale Appelée à la Rescousse
Face aux incertitudes qui planent sur l’avenir de la Syrie, la communauté internationale tente de reprendre la main. Des discussions d’urgence ont débuté à Genève sous l’égide de l’ONU pour tenter d’organiser une « transition politique ordonnée ». L’enjeu : éviter que le pays ne sombre dans le chaos comme ce fut le cas en Libye après la chute de Kadhafi.
Reste à savoir si les nouveaux maîtres de Damas, le groupe djihadiste Hayat Tahrir al-Cham (HTS) en tête, accepteront de jouer le jeu d’un processus politique inclusif. Ou s’ils chercheront au contraire à instaurer un nouvel « Émirat islamique » sur les décombres de l’ancien régime. Un scénario cauchemardesque pour de nombreux Syriens et pour les équilibres géopolitiques de la région.
Repositionnement Russe : un Camouflet pour Poutine
Autre inconnue : le repositionnement militaire russe, qui soutenait jusque-là Bachar el-Assad, s’apparente de plus en plus à un camouflet pour Vladimir Poutine. Malgré un engagement massif aux côtés du régime depuis 2015, Moscou n’a pas réussi à endiguer l’offensive rebelle. Un échec stratégique qui risque d’affaiblir durablement l’influence russe au Moyen-Orient.
Dans ce contexte explosif, une chose est sûre : les images de pillage du palais présidentiel à Damas marqueront un tournant dans l’histoire tourmentée de la Syrie. Elles resteront le symbole de l’effondrement soudain d’un régime qui semblait pourtant inébranlable, et le point de départ d’une nouvelle ère pleine de défis et d’incertitudes pour le peuple syrien.
