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L’Armée Israélienne se Déploie dans la Zone Tampon du Golan Syrien

La situation s'intensifie dans le Golan syrien alors que l'armée israélienne se déploie en réponse à l'avancée des rebelles. Les conséquences de ce conflit qui s'étend pourraient être majeures pour la région. Découvrez les derniers développements dans notre article.

La région du Golan, à la frontière entre Israël et la Syrie, est à nouveau au cœur des tensions alors que l’armée israélienne annonce un déploiement militaire dans la zone tampon démilitarisée. Cette manœuvre intervient suite à l’avancée fulgurante des rebelles syriens, y compris des groupes islamistes radicaux, dans le sud-ouest de la Syrie.

Selon le communiqué de l’armée israélienne, ce déploiement vise à assurer la sécurité des communautés du plateau du Golan et des citoyens israéliens face à la possibilité que des groupes armés pénètrent dans la zone tampon. L’armée souligne cependant qu’elle n’intervient pas directement dans les événements qui se déroulent actuellement en Syrie.

La province de Qouneitra sous contrôle rebelle

D’après les informations de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), les troupes syriennes se sont retirées de leurs positions dans la province de Qouneitra, qui borde le plateau du Golan. Cette zone est particulièrement sensible puisque depuis 1974, elle est surveillée par la force des Nations unies pour l’observation du désengagement (Fnuod).

Un porte-parole de la Fnuod a rapporté la présence d’individus armés non identifiés dans la zone de séparation, dont une vingtaine sont même entrés dans l’une des positions de la mission dans la partie nord. L’armée israélienne affirme avoir aidé la force de l’ONU à repousser cette attaque.

Israël prudent sur une éventuelle frappe à Qouneitra

Interrogé sur des informations de médias libanais faisant état d’une frappe israélienne contre un dépôt d’armes dans la province de Qouneitra, un porte-parole de l’armée s’est refusé à tout commentaire. Israël reste donc prudent sur son implication directe dans le conflit syrien, même si la sécurisation de sa frontière est une priorité.

Le statut contesté du Golan

Il faut rappeler qu’Israël a conquis une partie du Golan sur la Syrie lors de la guerre israélo-arabe de 1967 avant de l’annexer en 1981. Cette annexion n’est cependant pas reconnue par l’ONU. La question du statut de ce territoire stratégique reste donc épineuse et source de tension entre les deux pays.

Les casques bleus de la Fnuod pris pour cible

La situation dans le Golan s’est fortement dégradée en 2014, lorsque des groupes rebelles et jihadistes, dont la branche syrienne d’Al-Qaïda, se sont emparés de plusieurs secteurs de Qouneitra. La Fnuod avait alors dû abandonner ses positions dans la partie syrienne. Les passages entre le Golan syrien et la partie du plateau occupée par Israël sont aussi graduellement tombés aux mains des insurgés.

Cette instabilité a mis en danger les forces de maintien de la paix de l’ONU. En août 2014, 45 casques bleus fidjiens de la Fnuod avaient été pris en otage après des combats entre l’armée syrienne et les rebelles. Ils n’avaient été libérés qu’au bout de deux semaines d’intenses négociations.

Un avenir incertain pour le Golan

Avec l’annonce par les rebelles de la chute imminente du régime de Bachar al-Assad, la donne pourrait changer dans le Golan. Si les insurgés parvenaient à s’imposer durablement dans le sud-ouest syrien, Israël pourrait faire face à une nouvelle configuration sécuritaire à sa frontière.

Cependant, la situation sur le terrain reste très fluide et il est difficile de prédire l’issue de cette offensive rebelle. L’armée syrienne, bien qu’en difficulté, pourrait tenter de reprendre le contrôle de la région avec l’appui de ses alliés russes et iraniens.

De son côté, Israël continuera probablement à suivre de très près l’évolution de la situation et à ajuster son dispositif militaire en conséquence. Le déploiement actuel dans la zone tampon n’est sans doute qu’une première réponse à ce nouveau défi sécuritaire aux portes du territoire israélien.

Une chose est sûre, le sort du Golan et des populations qui y vivent dépendra en grande partie de l’issue de la guerre civile syrienne qui fait rage depuis maintenant plus de dix ans. Un conflit qui a déjà fait des centaines de milliers de victimes et des millions de déplacés, et dont les répercussions se font sentir bien au-delà des frontières syriennes.

Dans ce contexte, la communauté internationale, et en particulier l’ONU, aura un rôle crucial à jouer pour tenter de stabiliser la région et éviter une nouvelle escalade. Mais le chemin vers la paix et la sécurité dans le Golan comme dans l’ensemble de la Syrie s’annonce encore long et semé d’embûches.

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