Alors que le conflit ukrainien fait rage depuis bientôt deux ans, le président élu des États-Unis Donald Trump a lancé ce dimanche un appel solennel en faveur d’un « cessez-le-feu immédiat » et de l’ouverture de négociations de paix. Une prise de position qui tranche avec l’aide militaire intensive déployée par l’administration Biden à l’approche de la passation de pouvoir.
Trump veut « changer la trajectoire » du conflit ukrainien
Au lendemain de sa rencontre avec Volodymyr Zelensky organisée par Emmanuel Macron à Paris, en marge des cérémonies de réouverture de Notre-Dame, le futur locataire de la Maison Blanche a affirmé sur sa plateforme Truth Social que le président ukrainien « aimerait conclure un accord » pour mettre un terme aux hostilités qui ensanglantent son pays depuis février 2022. Selon Donald Trump, il est plus que temps d’engager des pourparlers en vue d’un règlement pacifique :
Il devrait y avoir un cessez-le-feu immédiat et des négociations devraient commencer. Trop de vies ont été perdues en vain, trop de familles ont été détruites, et si ça continue, cela pourrait se transformer en quelque chose de plus gros, et bien pire.
Le magnat de l’immobilier assure également que l’Ukraine a perdu « de façon ridicule » 400 000 soldats et « bien plus de civils ». Des chiffres invérifiables mais qui témoignent de l’ampleur du bain de sang.
Un tournant diplomatique en vue ?
Si ces déclarations n’engagent pour l’heure que leur auteur, elles pourraient préfigurer un changement de cap de la diplomatie américaine vis-à-vis de la crise ukrainienne. Jusqu’ici, l’administration démocrate de Joe Biden n’a eu de cesse d’intensifier son soutien militaire à Kiev, au risque d’une escalade avec la Russie.
Mais alors que Donald Trump s’apprête à reprendre les rênes du pouvoir, les cartes pourraient être rebattues. Pendant sa campagne, le candidat républicain n’a jamais caché sa volonté de renouer le dialogue avec Vladimir Poutine. Une approche qui suscite de vives inquiétudes chez les alliés de l’Ukraine, à commencer par les Européens.
Biden accélère l’aide militaire avant la passation de pouvoir
Consciente que ses jours à la tête de l’exécutif américain sont comptés, l’équipe Biden semble vouloir mettre les bouchées doubles pour continuer à armer massivement l’Ukraine avant l’investiture de Donald Trump le 20 janvier prochain.
Pas plus tard que samedi, le Pentagone a ainsi annoncé une nouvelle tranche d’aide militaire d’un montant de près d’un milliard de dollars, comprenant des drones, des missiles pour les systèmes lance-roquettes Himars et un renforcement de l’assistance en matière de maintenance. Une course contre-la-montre qui traduit les craintes de voir le robinet à armes se tarir avec l’arrivée au pouvoir du milliardaire républicain.
Vers une paix négociée en Ukraine ?
Bien malin qui peut prédire l’issue du conflit ukrainien et l’impact que pourrait avoir la future présidence Trump sur son dénouement. Une chose est sûre cependant : l’appel du pied du président élu en faveur d’un cessez-le-feu et de négociations n’est pas passé inaperçu, y compris à Kiev.
D’après des sources proches des discussions du week-end dernier dans la capitale française, Volodymyr Zelensky aurait lui-même convenu avec ses homologues américain et français de la nécessité de parvenir à une « paix juste ». De quoi raviver, malgré les apparences, l’espoir d’une sortie de crise par le haut ?
Les prochains mois s’annoncent en tout cas décisifs pour l’avenir de l’Ukraine et des relations américano-russes. Si la guerre continue de faire rage sur le terrain, la partie diplomatique pourrait bien prendre un nouveau tournant avec l’entrée en fonction de Donald Trump. Reste à savoir s’il parviendra à infléchir le cours des événements et à rapprocher les belligérants. Un sacré défi pour ce président atypique, mais peut-être aussi une opportunité historique de rebattre les cartes d’un conflit qui n’a que trop duré.
