Selon les informations transmises par une ONG ce dimanche, un tournant décisif pourrait avoir été franchi dans la guerre civile qui ravage la Syrie depuis plus de dix ans. Face à l’offensive fulgurante menée par les rebelles, qui ont conquis plusieurs villes clés ces derniers jours et sont entrés dans la capitale Damas, le président Bachar al-Assad aurait fui le pays.
Les rebelles aux portes de Damas
Partis le 27 novembre de leur fief d’Idleb dans le nord-ouest de la Syrie, les groupes rebelles menés par l’organisation islamiste radicale Hayat Tahrir al-Sham (HTS) ont mené une avancée éclair à travers le pays. En une dizaine de jours seulement, ils se sont emparés des grandes villes d’Alep et Hama, avant d’annoncer dans la nuit de mardi à mercredi leur entrée dans la capitale Damas.
Cette progression spectaculaire des forces anti-Assad a visiblement pris de court les troupes gouvernementales, qui se sont retirées de plusieurs régions face à l’assaut rebelle. Même l’appui militaire de la Russie, allié clé du régime, et les raids aériens menés contre les insurgés n’ont pas suffi à stopper leur avancée.
La fuite présumée de Bachar al-Assad
C’est dans ce contexte que le président Bachar al-Assad aurait décidé de quitter le pays, selon les révélations de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). D’après son directeur, « Assad a quitté la Syrie via l’aéroport international de Damas avant que les membres des forces armées et de sécurité ne quittent » le site.
Cette information n’a pas pu être confirmée de source officielle pour le moment. Mais si elle venait à se vérifier, elle marquerait un tournant majeur dans ce conflit qui a fait un demi-million de morts et morcelé le pays en différentes zones d’influence.
Assad a quitté la Syrie via l’aéroport international de Damas avant que les membres des forces armées et de sécurité ne quittent le site.
Rami Abdel Rahmane, directeur de l’OSDH
Le Hezbollah se retire aussi
Signe supplémentaire de l’effondrement du régime, le mouvement chiite libanais Hezbollah, autre soutien essentiel de Damas, aurait lui aussi commencé à retirer ses forces de Syrie. Selon l’OSDH, les combattants du Hezbollah ont quitté leurs positions autour de la capitale ainsi que la région de Homs dans l’ouest du pays.
Depuis 2013, des milliers de membres du Hezbollah étaient venus prêter main forte aux troupes d’Assad, jouant un rôle clé dans la survie du régime. Leur départ précipité confirme l’ampleur du séisme en cours.
Quel avenir pour la Syrie ?
Si le départ de Bachar al-Assad et l’entrée des rebelles dans Damas se confirment, la Syrie pourrait basculer dans une nouvelle ère après plus de cinquante ans de règne de la famille Assad. Mais de nombreuses questions restent en suspens :
- Quel type de régime les forces rebelles, dominées par les islamistes, mettront-elles en place ?
- Comment se recomposeront les influences régionales et internationales dans le pays ?
- Quel sera le sort des minorités, notamment les Alaouites et les Chrétiens, dans ce nouveau contexte ?
- La fin des combats est-elle proche ou la Syrie s’enfonce-t-elle dans une nouvelle phase de guerre ?
Autant d’interrogations qui devront trouver réponse dans les prochains jours et semaines. Une chose est sûre : la Syrie est à un tournant historique de la guerre dévastatrice qui la meurtrit depuis 2011. Le monde entier retient son souffle et espère que ce nouveau chapitre ouvrira enfin la voie à un retour de la paix pour le peuple syrien.