Alors que le président élu Donald Trump s’apprête à entrer en fonction, les États-Unis accélèrent leurs efforts pour soutenir militairement l’Ukraine dans sa guerre contre la Russie. Le Pentagone vient d’annoncer une nouvelle tranche d’aide militaire estimée à pas moins de 988 millions de dollars. Une course contre la montre s’engage pour livrer un maximum d’équipements à Kiev avant l’investiture de Trump, dont la position vis-à-vis de ce conflit suscite de nombreuses interrogations.
Une aide militaire conséquente comprenant drones et missiles
Ce nouveau package d’assistance militaire à destination de l’Ukraine est particulièrement étoffé. D’après les précisions communiquées par le ministère américain de la Défense, il comprend notamment :
- Des drones, un atout stratégique précieux pour les forces ukrainiennes
- Des missiles supplémentaires pour les redoutables systèmes de lance-roquettes Himars
- Un renforcement de l’aide à la maintenance cruciale des équipements
Avec ces nouveaux armements de pointe et ce soutien logistique accru, les États-Unis entendent donner à l’Ukraine les moyens de continuer à résister avec force à l’agression russe. Une volonté clairement exprimée par le secrétaire à la Défense Lloyd Austin.
Lloyd Austin met en garde contre un désengagement américain
Lors d’une allocution au Forum national de défense Reagan en Californie, le chef du Pentagone a tenu à souligner les enjeux colossaux qui se jouent en Ukraine. Selon lui, ne pas continuer à s’opposer avec fermeté aux actions du Kremlin pourrait avoir des conséquences désastreuses à long terme :
Nous pouvons continuer à nous opposer au Kremlin. Ou nous pouvons laisser Poutine agir à sa guise et condamner nos enfants et nos petits-enfants à vivre dans un monde de chaos et de conflits.
Lloyd Austin, secrétaire américain à la Défense
Un avertissement on ne peut plus clair adressé à la future administration Trump. Car si l’actuel gouvernement démocrate et une large coalition bipartisane au Congrès ont fait le choix résolu de soutenir l’Ukraine, l’arrivée au pouvoir de Donald Trump fait peser de lourdes incertitudes.
Trump très critique des milliards débloqués pour l’Ukraine
Tout au long de sa campagne, le président élu républicain n’a eu de cesse de remettre en cause l’ampleur de l’aide financière et militaire accordée par les États-Unis à l’Ukraine. Une position aux antipodes de l’approche multilatérale prônée par Lloyd Austin, pour qui les alliés et partenaires américains sont « d’énormes multiplicateurs de force ».
Si Donald Trump a promis de régler le conflit ukrainien avant même sa prise de fonction, il n’a jamais précisé comment il comptait s’y prendre. Une ambiguïté qui suscite une vive inquiétude chez les alliés européens de l’Ukraine, qui redoutent un désengagement américain, voire des pressions de Washington pour un accord défavorable à Kiev.
Washington accélère les livraisons avant l’arrivée de Trump
Face à ces incertitudes, l’administration Biden s’efforce de concrétiser un maximum de soutien à l’Ukraine tant qu’elle est encore aux commandes. Car l’aide annoncée ce samedi, bien que conséquente sur le papier, ne sera pas disponible immédiatement sur le champ de bataille.
En effet, plutôt que de puiser dans les stocks américains, les équipements promis seront achetés à l’industrie de défense ou à des pays partenaires. Un processus qui prend du temps, d’où l’empressement de Washington à officialiser ces contrats maintenant.
Cette annonce fait suite à celle, lundi dernier, d’une autre tranche d’aide de 725 millions de dollars, comprenant notamment des mines antipersonnel et des armements antiaériens et antiblindage. Autant de matériels précieux que Kiev espère recevoir au plus vite pour contrer les offensives russes.
La future position de Trump, une énigme lourde de conséquences
En attendant, c’est un véritable compte à rebours qui est enclenché avant l’entrée en fonction de Donald Trump le 20 janvier prochain. Son entrevue avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky samedi à Paris, en présence d’Emmanuel Macron, n’a pas permis de lever les doutes sur ses intentions.
Si le milliardaire républicain venait à réduire drastiquement l’engagement américain, cela changerait radicalement la donne pour l’Ukraine, largement dépendante du soutien de Washington dans sa lutte existentielle contre l’invasion russe. Un soutien que le Pentagone s’efforce de consolider par tous les moyens tant qu’il en a encore la possibilité.
Car au-delà du sort immédiat de l’Ukraine, c’est bien l’avenir de l’ordre international et les rapports de force mondiaux pour les décennies à venir qui se jouent actuellement. Un enjeu géopolitique majeur sur lequel la position de la prochaine administration Trump sera scrutée avec la plus grande attention, et non sans une certaine appréhension de la part des capitales occidentales.