Après des mois de négociations infructueuses, un vent d’espoir semble souffler sur le processus de paix à Gaza. Selon le Premier ministre du Qatar, l’élection de Donald Trump à la présidence américaine aurait donné « un nouvel élan » aux pourparlers visant à établir une trêve durable et obtenir la libération des otages détenus par le Hamas dans l’enclave palestinienne.
S’exprimant lors du Forum de Doha, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani a déclaré avoir perçu un regain de dynamisme dans les négociations « après l’élection ». Il a fait état de « beaucoup d’encouragements de la part de la nouvelle administration » Trump pour parvenir à un accord, et ce avant même l’entrée en fonction officielle du président élu le 20 janvier prochain.
Le chef du gouvernement qatari a toutefois nuancé en évoquant « quelques différences » d’approche entre l’administration sortante de Joe Biden et celle à venir de Donald Trump. Mais il a assuré qu’il n’y avait pas de « désaccord » sur « l’objectif lui-même qui est de mettre fin à la guerre ».
Le Qatar reprend sa médiation, malgré des négociations compliquées
Depuis plusieurs mois, le Qatar, en coordination avec les États-Unis et l’Égypte, s’efforce de jouer un rôle de médiateur pour obtenir un cessez-le-feu pérenne entre Israël et le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza. L’émirat cherche également à faire libérer des otages, vraisemblablement des Israéliens, détenus par le mouvement islamiste palestinien.
En novembre dernier, face à l’absence d’avancées significatives, Doha avait annoncé suspendre ses efforts, conditionnant leur reprise à une démonstration de « volonté et de sérieux » de la part du Hamas et d’Israël. Mais selon une source proche des discussions, le Qatar a finalement décidé de renouer le fil du dialogue, comme l’a confirmé son Premier ministre samedi.
Nous espérons faire avancer les choses le plus rapidement possible et nous espérons que la volonté des parties de s’engager de bonne foi se maintiendra.
Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, Premier ministre du Qatar
D’après une source proche de la délégation du Hamas, un nouveau cycle de pourparlers pourrait s’ouvrir « très probablement » dès la semaine prochaine au Caire. Mais la route vers la paix s’annonce encore longue et semée d’embûches.
Trump met la pression pour la libération des otages
L’un des principaux points d’achoppement reste la question épineuse des otages aux mains du Hamas. Le président élu Donald Trump a d’ailleurs haussé le ton lundi, prévenant que le « prix à payer serait terrible » pour les groupes palestiniens de Gaza si ces otages n’étaient pas relâchés avant sa prise de fonction officielle.
Cette mise en garde marque une inflexion par rapport à l’approche de l’administration Biden, jugée plus conciliante. Elle pourrait inciter le Hamas à lâcher du lest pour éviter de s’aliéner le soutien de Washington, indispensable à toute avancée dans le processus de paix.
Quel rôle pour les États-Unis sous Trump ?
Au-delà des otages, c’est toute la stratégie américaine vis-à-vis du conflit israélo-palestinien qui pourrait être redéfinie sous la présidence Trump. Pendant sa campagne, le milliardaire a affiché un soutien sans faille à Israël, promettant notamment de reconnaître Jérusalem comme sa capitale et de déplacer l’ambassade américaine de Tel Aviv vers la Ville sainte.
Des positions qui risquent de braquer les Palestiniens et de compliquer la relance du processus de paix. Mais certains observateurs espèrent que, une fois aux commandes, Donald Trump saura se montrer plus pragmatique et user de son sens des affaires pour arracher des concessions aux deux camps.
Le Qatar, un acteur incontournable ?
Face à ces inconnues, le rôle du Qatar apparaît plus crucial que jamais. Fort de ses bonnes relations avec les différentes parties, l’émirat semble l’un des rares acteurs capables de les amener à dialoguer et à transiger.
Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani a d’ailleurs réaffirmé l’engagement de son pays à « aider les Palestiniens et les Israéliens à parvenir à une paix juste et durable ». Un vœu partagé par la communauté internationale, qui suit avec attention ces nouvelles tractations.
À l’approche du changement d’administration à Washington, tous les yeux sont désormais braqués sur le Qatar. L’émirat parviendra-t-il à capitaliser sur la nouvelle donne pour débloquer les négociations ? C’est tout l’enjeu des prochaines semaines, voire des prochains mois, pour tenter de mettre un terme à ce conflit qui n’a que trop duré.