Un rebondissement majeur vient d’ébranler le paysage politique sénégalais avec la radiation de Barthélémy Dias, maire de Dakar et figure politique de premier plan, de son poste de député. Cette décision, annoncée vendredi par la nouvelle Assemblée nationale, fait suite à une condamnation pour un homicide remontant à 2011.
Une Condamnation Qui Finit Par Rattraper Barthélémy Dias
C’est un passé violent qui semble refaire surface pour le désormais ex-député. En effet, Barthélémy Dias avait été condamné en 2017 à deux ans de prison, dont six mois ferme, pour la mort par balle d’une personne en 2011 lors de violences politiques. Malgré une confirmation en appel en 2022 et une validation par la Cour suprême en 2023, Dias avait réussi à conserver son siège dans l’ancienne Assemblée nationale.
Cependant, avec l’installation de la nouvelle Assemblée lundi dernier, le vent semble avoir tourné. El Malick Ndiaye, nouveau président du Parlement, a invoqué la Constitution et le règlement intérieur pour justifier cette radiation. Un député faisant l’objet d’une condamnation pénale définitive peut en effet être radié sur demande du ministre de la Justice.
Jeu d’Alliances et Rivalités Politiques
Cette décision intervient dans un contexte de bouleversements du paysage politique sénégalais depuis la présidentielle. Barthélémy Dias, ancien allié du parti Pastef et de son chef Ousmane Sonko, était devenu depuis son adversaire. Un retournement d’alliance qui n’est pas sans rappeler celui de Bassirou Diomaye Faye, bras droit de Sonko, qui a été élu puis nommé Premier ministre.
Le Pastef a en effet raflé une large majorité des sièges à l’Assemblée lors des dernières législatives, reléguant l’opposition, dont faisait partie Dias, à des miettes. Beaucoup voient en cette radiation un nouveau coup dur pour Dias, déjà considéré comme très affaibli politiquement.
Des Échanges Virulents et Une Brouille Consommée
La brouille entre Dias et Sonko, qui s’accusent mutuellement de trahison, a atteint son paroxysme lors de la campagne législative. Les deux hommes ont eu des échanges très virulents, confirmant une rupture qui semblait déjà consommée en amont de la présidentielle.
Cette radiation vient confirmer le déclin de Dias, qui pourrait même, selon certains analystes, être révoqué de son poste de maire via une autre procédure. Un scénario qui rappelle celui de son mentor Khalifa Sall, déchu de la mairie de Dakar en 2018 suite à une condamnation.
Une Nouvelle Donne Politique
Avec cette radiation, c’est une nouvelle donne politique qui semble se dessiner au Sénégal. Le Pastef, grand vainqueur des dernières échéances électorales, consolide son emprise sur le pays, tandis que l’opposition, incarnée un temps par Barthélémy Dias, semble plus que jamais affaiblie.
Reste à savoir quelles seront les prochaines étapes de ce feuilleton politique. Barthélémy Dias, même s’il n’ira pas en prison, sa peine ferme étant couverte par la détention provisoire déjà effectuée, devra faire face à un avenir politique plus qu’incertain. Un rebondissement de plus dans une carrière déjà riche en controverses et en retournements.
Cette radiation marque-t-elle la fin d’une époque pour Barthélémy Dias et le début d’une nouvelle ère politique pour le Sénégal ? Une chose est sûre, cette décision ne manquera pas de faire réagir et de susciter de nombreux commentaires dans un pays où la politique est reine.