Imaginez : vous roulez sur l’autoroute A13 entre Paris et la Normandie, sans jamais avoir à vous arrêter aux péages. Plus de files d’attente interminables, de fouille désespérée de monnaie, ou de badge télépéage récalcitrant. Bienvenue dans l’ère du péage en flux libre, qui révolutionne dès le 10 décembre vos trajets sur cet axe clé.
L’A13 ouvre la voie au péage sans barrière
C’est une petite révolution qui s’annonce pour les usagers réguliers de l’A13. À compter du 10 décembre 2024, les traditionnelles barrières de péage laisseront place à un système de « péage flux libre », comme l’a annoncé la Sanef, filiale du groupe Albertis qui gère cette portion d’autoroute. Concrètement, les automobilistes pourront franchir les gares sans marquer l’arrêt, leur passage étant détecté automatiquement.
Selon une source proche du dossier, ce nouveau dispositif présenterait de nombreux avantages :
- Un gain de temps significatif, en évitant les bouchons aux heures de pointe
- Une simplicité d’usage, avec la détection automatique des véhicules
- Une sécurité renforcée en supprimant les arrêts et redémarrages intempestifs
- Des économies de carburant et une réduction des émissions polluantes
Comment ça marche ?
Le principe est simple : des portiques équipés de caméras sont disposés au-dessus des voies. Lorsque vous passez en dessous, à vitesse normale, le système relève automatiquement votre plaque d’immatriculation ainsi que votre badge de télépéage si vous en possédez un. Plus besoin de ralentir ou de vous arrêter !
Mais alors, comment payer son trajet ? Trois options s’offrent à vous :
- Si vous êtes détenteur d’un badge télépéage, votre compte sera débité automatiquement, comme auparavant.
- En l’absence de badge, vous aurez un délai de 72h après votre trajet pour le régler en ligne, en renseignant votre plaque d’immatriculation sur un site dédié.
- Vous pourrez aussi opter pour un règlement en liquide chez un buraliste agréé, toujours sous 72h.
Une modernisation nécessaire
Pour les sociétés d’autoroute, le passage au « free flow » était devenu indispensable afin de s’adapter aux nouveaux usages. Avec l’essor des transports partagés et de l’autopartage, de plus en plus de conducteurs ne possèdent pas de badge. Il fallait donc simplifier leur expérience tout en fluidifiant le trafic.
D’après un rapport du ministère des Transports, 30% des transactions aux péages s’effectuent encore de façon « manuelle », entraînant des temps d’attente pouvant dépasser 20 minutes lors des grands départs. Un frein à la mobilité que le flux libre devrait faire sauter, en traitant 5 fois plus de véhicules par heure qu’un poste de péage classique.
On estime que le temps de passage aux péages représente environ 10% de la durée d’un trajet. En le supprimant, on fluidifie grandement la circulation.
Un expert transport du ministère
Et après ?
L’A13 fait figure de précurseur, mais nul doute que cette technologie a vocation à s’étendre. Des études sont déjà en cours pour équiper d’autres grands axes comme l’A1, l’A6 ou encore l’A9, très fréquentés notamment en période estivale. À terme, c’est tout le réseau autoroutier qui pourrait basculer au « flux libre », pour le plus grand bonheur des vacanciers pressés !
Malgré quelques inquiétudes sur les risques de fraude, les sociétés d’autoroute se veulent rassurantes, les systèmes de contrôle vidéo permettant de détecter la grande majorité des resquilleurs. Des amendes forfaitaires, directement prélevées au propriétaire du véhicule, sanctionneront les contrevenants.
Système | Transaction/heure | Écart vs classique |
Péage classique | 250 | – |
Péage flux libre | 1200 | x4,8 |
Si le flux libre tient ses promesses, c’est donc une petite révolution qui attend les automobilistes français dans les années à venir. De quoi redonner le sourire à tous ceux qui pestent dans les bouchons au moment de payer… Vivement demain !
Le saviez-vous ?
Le premier péage flux libre de France a été inauguré dès 2019 sur l’autoroute A4, au niveau de Boulay-Moselle. Un galop d’essai réussi !