Selon un rapport confidentiel de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) consulté par une source proche du dossier, l’Iran s’apprête à fortement accélérer son rythme de production d’uranium hautement enrichi. Une escalade qui soulève de sérieuses inquiétudes sur les ambitions nucléaires de Téhéran.
De nouvelles centrifugeuses pour booster l’enrichissement d’uranium
D’après les informations de l’AIEA, l’Iran aurait commencé à alimenter de nouvelles centrifugeuses sur son site nucléaire de Fordo. Ces machines ultramodernes permettraient à la République islamique d’augmenter de manière significative son taux de production d’uranium enrichi jusqu’à 60%. Un seuil qui se rapproche dangereusement des 90% nécessaires pour fabriquer une arme atomique.
Concrètement, avec ces nouvelles installations, la quantité d’uranium hautement enrichi produite chaque mois par l’Iran pourrait être multipliée par plus de 7 par rapport à la période précédente. Une accélération fulgurante qui fait craindre le pire à la communauté internationale.
L’AIEA demande des garanties « techniquement crédibles » à l’Iran
Face à cette situation préoccupante, l’AIEA appelle l’Iran à fournir de toute urgence des assurances sur l’utilisation de ces nouvelles centrifugeuses. L’agence onusienne veut obtenir des garanties « techniquement crédibles » que Fordo ne sera pas utilisé pour produire de l’uranium à un niveau supérieur à celui déclaré officiellement.
L’AIEA cherche également à s’assurer qu’il n’y a pas de détournement de matières nucléaires à des fins militaires. Une crainte légitime étant donné l’opacité qui règne autour du programme nucléaire iranien depuis de nombreuses années.
Un geste de défiance en réponse aux pressions internationales
En novembre dernier, l’Iran avait déjà annoncé la mise en service de « centrifugeuses avancées » en représailles à l’adoption d’une résolution critique de l’AIEA condamnant son manque de coopération. Un geste de défiance envers la communauté internationale qui n’a fait qu’accroître les tensions.
Depuis la décision de Donald Trump en 2018 de retirer unilatéralement les États-Unis de l’accord sur le nucléaire iranien de 2015 et de rétablir de lourdes sanctions, Téhéran a considérablement renforcé son programme d’enrichissement d’uranium. Une manière pour le régime des Mollahs de faire pression pour obtenir la levée des sanctions qui asphyxient son économie.
Des intentions qui restent troubles malgré les dénégations
Officiellement, l’Iran a toujours nié vouloir se doter de l’arme atomique, affirmant que son programme nucléaire a des visées uniquement pacifiques, notamment pour la production d’énergie. Mais les soupçons des pays occidentaux restent vifs au vu des actions de Téhéran.
En effet, le niveau d’enrichissement de 60% atteint par l’Iran dépasse largement les besoins pour un programme civil. Cela ne fait que renforcer les craintes qu’il cherche en réalité à se doter des capacités nécessaires pour fabriquer une bombe, même s’il s’en défend.
Un dossier dans l’impasse sur fond de tensions régionales
Les révélations de ce rapport confidentiel surviennent alors que les négociations pour sauver l’accord sur le nucléaire iranien sont au point mort depuis des mois. Le dossier semble dans une impasse totale, chaque camp campant sur ses positions.
Cette nouvelle escalade dans l’enrichissement d’uranium risque d’aggraver les tensions déjà vives dans la région du Moyen-Orient. Israël, ennemi juré de l’Iran, pourrait y voir une menace existentielle et durcir sa position voire être tenté par une action militaire préventive.
Face à l’attitude de plus en plus agressive de Téhéran, la communauté internationale semble à court d’options pour empêcher l’Iran de franchir le Rubicon nucléaire. Il est urgent de renouer le dialogue pour éviter une crise aux conséquences potentiellement dévastatrices, mais les perspectives d’une sortie par le haut semblent s’éloigner chaque jour davantage.