Alors que le gouvernement de Michel Barnier vient d’être censuré, les pêcheurs français s’interrogent sur leur avenir à l’aube des négociations cruciales sur les quotas de pêche dans l’Union européenne. Cependant, le ministère de la Pêche se veut rassurant : cette censure ne devrait pas pénaliser la France dans ces discussions qui s’annoncent tendues.
Un ministre démissionnaire mais déterminé à défendre les intérêts français
Fabrice Loher, le ministre de la Mer et de la Pêche, participera au Conseil sur les totaux admissibles de capture (TAC) et les quotas à Bruxelles en début de semaine prochaine. Bien que faisant partie d’un gouvernement démissionnaire suite à la censure, sa présence est jugée indispensable pour représenter au mieux les intérêts des pêcheurs français. Son entourage assure que cela ne pénalisera en rien la position de la France dans ces négociations.
Pourtant, certains professionnels du secteur, comme José Jouneau, président du Comité Régional des Pêches des Pays de la Loire, avaient exprimé leurs craintes de voir les pêcheurs français contraints d’« affronter une tempête sans capitaine à la barre ». Mais le ministère se montre confiant et déterminé à défendre fermement les dossiers français.
Le plan de gestion en Méditerranée, un sujet brûlant
Parmi les sujets sensibles qui seront abordés lors de ce conseil des ministres européens figure le plan de gestion des pêches en Méditerranée. Si ce plan a permis des avancées positives pour certaines espèces comme le rouget, la situation reste préoccupante pour d’autres, notamment le merlu. L’enjeu sera de trouver un équilibre entre la préservation de la ressource et les enjeux socio-économiques pour les pêcheries qui pourraient être fermées. Cela concerne une quarantaine de chaluts en France, mais plus de 500 en Espagne.
Vers un accord sur les stocks partagés avec le Royaume-Uni ?
Concernant les stocks de poissons partagés entre l’UE et le Royaume-Uni depuis le Brexit, les perspectives semblent positives selon le ministère français. Un accord global serait en bonne voie sur les différents stocks, avec un suivi systématique des avis scientifiques, hormis pour quelques pêcheries mixtes de Manche et de Mer Celtique. La publication de l’accord avec les Britanniques est espérée dès la mi-décembre comme prévu.
Ces négociations s’annoncent donc déterminantes pour l’avenir des pêcheurs français et européens. Malgré un contexte politique troublé par la censure de son gouvernement, la France entend peser de tout son poids pour défendre au mieux ses intérêts, en particulier sur le dossier sensible de la Méditerranée. Réussira-t-elle à trouver les bons compromis avec ses partenaires européens ? Réponse dans les prochains jours, à l’issue de cet important conseil des ministres de la Pêche à Bruxelles.