Un véritable séisme politique secoue actuellement la Roumanie. Vendredi, la Cour constitutionnelle a pris la décision inédite d’annuler purement et simplement l’élection présidentielle, à seulement deux jours du second tour. Cette annonce choc intervient après des révélations explosives sur une potentielle ingérence russe massive dans le scrutin, notamment via le réseau social TikTok, en faveur du candidat nationaliste et pro-Kremlin Calin Georgescu.
Une campagne électorale sous influence étrangère
Dès le 1er tour, la performance inattendue de l’ancien haut fonctionnaire Calin Georgescu, arrivé en tête en balayant les favoris des partis traditionnels, avait soulevé des interrogations. Mais c’est la déclassification mercredi par les autorités de documents accablants des services de renseignement qui a tout fait basculer.
Selon des sources bien informées, ces rapports secrets étayeraient le rôle « massif » joué par TikTok dans la campagne, avec dans le viseur une ingérence de la Russie. Les services ont ainsi recensé pas moins de 25 000 comptes sur l’application chinoise directement liés à la promotion agressive du candidat Georgescu, en violation totale des règles électorales. Moscou est soupçonné d’avoir orchestré ce déferlement de désinformation pour porter son poulain au pouvoir.
La Roumanie, cible de cyberattaques
Au-delà de TikTok, c’est une véritable tentative de déstabilisation tous azimuts qui se dessine. Les autorités ont détecté plus de 85 000 cyberattaques le jour même du scrutin, lancées depuis une trentaine de pays et visant les systèmes informatiques électoraux. Un travail de sape destiné à semer le chaos dans ce pays déjà fragile, l’un des plus pauvres d’Europe.
Calin Georgescu, le cheval de Troie du Kremlin ?
Si l’annulation de la présidentielle par la Cour constitutionnelle reste une décision « historique et sans précédent » pour beaucoup d’observateurs, elle apparaît de plus en plus comme la seule issue face à ce qui s’apparente à une tentative de « coup d’État dans les urnes ».
Car Calin Georgescu, avec son message nationaliste « Roumanie d’abord », n’a pas caché par le passé son admiration pour Vladimir Poutine. Vendredi encore, il s’est déclaré en faveur d’un arrêt total de l’aide militaire à l’Ukraine, illustrant la menace qu’il ferait peser sur l’unité européenne et atlantique s’il accédait au pouvoir.
C’est un coup d’État dans les urnes.
Cristian Pirvulescu, analyste politique
Un pays plongé dans l’incertitude
Pour Elena Lasconi, la candidate centriste pro-européenne qui talonnait Georgescu dans les sondages en vue du second tour, il s’agit d’une « décision illégale d’un État roumain bafouant la démocratie et conduisant le pays à l’anarchie ». Mais même au sein de l’extrême droite roumaine, des voix s’élèvent pour condamner une annulation perçue comme politiquement motivée. Le risque est grand de voir une société déjà polarisée sombrer encore plus dans la division.
Le gouvernement va désormais devoir fixer une nouvelle date pour un scrutin présidentiel totalement à zéro. Mais au-delà de ce séisme politique immédiat, c’est un véritable électrochoc qui traverse la Roumanie. Face aux manœuvres de plus en plus agressives et insidieuses de la Russie pour déstabiliser les démocraties, une prise de conscience et une réponse ferme s’imposent. La résilience des institutions et de la société civile roumaines est plus que jamais mise à l’épreuve.
Car Calin Georgescu, avec son message nationaliste « Roumanie d’abord », n’a pas caché par le passé son admiration pour Vladimir Poutine. Vendredi encore, il s’est déclaré en faveur d’un arrêt total de l’aide militaire à l’Ukraine, illustrant la menace qu’il ferait peser sur l’unité européenne et atlantique s’il accédait au pouvoir.
C’est un coup d’État dans les urnes.
Cristian Pirvulescu, analyste politique
Un pays plongé dans l’incertitude
Pour Elena Lasconi, la candidate centriste pro-européenne qui talonnait Georgescu dans les sondages en vue du second tour, il s’agit d’une « décision illégale d’un État roumain bafouant la démocratie et conduisant le pays à l’anarchie ». Mais même au sein de l’extrême droite roumaine, des voix s’élèvent pour condamner une annulation perçue comme politiquement motivée. Le risque est grand de voir une société déjà polarisée sombrer encore plus dans la division.
Le gouvernement va désormais devoir fixer une nouvelle date pour un scrutin présidentiel totalement à zéro. Mais au-delà de ce séisme politique immédiat, c’est un véritable électrochoc qui traverse la Roumanie. Face aux manœuvres de plus en plus agressives et insidieuses de la Russie pour déstabiliser les démocraties, une prise de conscience et une réponse ferme s’imposent. La résilience des institutions et de la société civile roumaines est plus que jamais mise à l’épreuve.
