Un drame sordide secoue actuellement la ville de Nantes et la France entière. Le viol atroce d’un jeune homme lourdement handicapé, âgé de 25 ans, dans les toilettes d’un centre commercial, a provoqué une vague d’indignation et de colère. Mais ce qui choque encore plus l’opinion publique, c’est la fuite sur les réseaux sociaux de vidéos de la scène de crime, filmées depuis les caméras de surveillance. Une enquête a été ouverte par le parquet pour violation du secret de l’enquête et diffusion d’images portant atteinte à la personne.
Un crime odieux qui glace le sang
Les faits se sont déroulés le 26 novembre dernier au centre commercial Atlantis de Saint-Herblain, dans la banlieue nantaise. Selon les premiers éléments de l’enquête, le jeune homme, atteint d’un lourd handicap, accompagnait sa mère pour faire des courses. Alors qu’il se trouvait dans les toilettes, il a été abordé et agressé sexuellement par un individu. Inquiète de ne pas voir son fils ressortir, sa mère a fait irruption dans les WC où elle l’a découvert en train de se faire violer, à demi-dénudé. Une scène d’une violence inouïe.
Un suspect interpellé en état d’ébriété
L’auteur présumé des faits, un Algérien de 36 ans en situation irrégulière et sans domicile fixe, a rapidement été interpellé par les forces de l’ordre. D’après une source proche de l’enquête, l’homme était en état d’ébriété avancé et sous l’emprise de stupéfiants au moment de son arrestation. Placé en garde à vue, il aurait reconnu l’acte sexuel tout en affirmant que la victime était consentante. Une version qui ne convainc personne au vu de la vulnérabilité du jeune handicapé.
C’est un viol particulièrement sordide et révoltant, perpétré sur une personne sans défense. Toute la lumière doit être faite.
Une source judiciaire
Des images du crime volées et diffusées
Mais cette affaire déjà choquante a pris une autre dimension avec la fuite sur Internet de vidéos de la scène de crime. Des extraits des images de vidéosurveillance du centre commercial, montrant clairement l’agression du jeune handicapé et l’intervention de sa mère, ont été diffusés sur les réseaux sociaux le jour même des faits. On y voit également une photo du suspect interpellé, visage découvert. Des images volées qui n’auraient jamais dû se retrouver dans le domaine public.
Face à ce nouveau scandale, le parquet de Nantes a immédiatement ouvert une enquête pour violation du secret de l’instruction et diffusion illégale d’images portant atteinte à la personne. Les investigations devront déterminer comment ces extraits vidéo, qui semblent provenir directement du PC sécurité du centre commercial, ont pu fuiter.
Qui a diffusé ces images et pourquoi ?
Plusieurs questions se posent :
- S’agit-il de l’acte malveillant d’un agent de sécurité peu scrupuleux qui aurait eu accès aux bandes ?
- Y a-t-il eu piratage du système de vidéosurveillance ?
- La diffusion des vidéos sert-elle un agenda politique visant à attiser les tensions ?
Quelle que soit la réponse, ces fuites constituent une atteinte grave au secret de l’enquête et à l’intimité des victimes. Elles ruinent également toute présomption d’innocence pour le suspect, même si les charges pesant contre lui semblent accablantes.
La victime et sa famille dévastées
Au-delà du drame causé par l’agression elle-même, c’est un nouveau traumatisme pour le jeune handicapé et sa mère de voir leur intimité et leur souffrance ainsi dévoilées au monde entier. Brièvement pris en charge par une équipe médico-judiciaire après les faits, le jeune homme a depuis regagné sa famille, dévastée par cette épreuve.
Son avocat a dénoncé un acharnement médiatique malsain et demandé le respect de l’anonymat des victimes. La mère de famille est pour sa part totalement effondrée, oscillant entre douleur et colère, comme l’a confié un proche :
Elle ne comprend pas comment de telles images ont pu se retrouver sur la place publique. C’est une double peine pour elle et son fils. Ils doivent maintenant affronter le regard des gens en plus du traumatisme du viol.
Un ami de la famille
Des langues se délient au centre commercial
Du côté du centre commercial Atlantis, la direction reste pour l’instant muette sur cette fuite d’images, se bornant à un communiqué assurant de sa pleine coopération avec les autorités. Mais certains employés, sous couvert d’anonymat, évoquent un possible acte de malveillance en interne :
Il y a parfois des tensions entre les agents de sécurité. Certains ont pu vouloir se venger d’un collègue ou de la direction. C’est peut-être un moyen de les mettre en difficulté. Mais c’est ignoble de le faire sur le dos d’une victime.
Un salarié du centre commercial
Une autre piste évoquée est celle du piratage informatique. Le système de vidéosurveillance d’Atlantis ne serait pas suffisamment sécurisé selon des experts, le rendant vulnérable à des attaques extérieures. Là encore, le mobile d’éventuels pirates reste obscur.
Une enquête complexe à multiples enjeux
Cité dans la presse locale, le parquet de Nantes a fait savoir que « tous les moyens sont mis en œuvre pour identifier l’origine de cette fuite inqualifiable et en interpeller les auteurs ». Mais il a également appelé à la « plus grande prudence » sur « les rumeurs et théories circulant autour de cette affaire » :
Il faut raison garder et laisser la justice faire son travail. Il y a à la fois un viol odieux à juger, des victimes à protéger et une grave atteinte à l’enquête. Ne laissons pas ce drame être instrumentalisé.
Renaud Gaudeul, procureur de la République de Nantes
Car au-delà des multiples enjeux de cette affaire, c’est aussi le spectre de tensions communautaires qui plane. La nationalité et le statut du suspect suscitent déjà des réactions enflammées de l’extrême-droite sur les réseaux sociaux. Certains y voient la main d’agitateurs voulant attiser la haine.
Face à ces turbulences, les enquêteurs vont devoir faire preuve de sang-froid et de rigueur pour démêler l’écheveau de ce dossier sensible. En attendant, une marche blanche en soutien au jeune handicapé violé est prévue le week-end prochain à Nantes. L’occasion pour la population de lui exprimer sa solidarité face à l’horreur. Et de dire halte à la manipulation sordide de son traumatisme.
