En l’espace d’une semaine, l’offensive éclair menée par les rebelles en Syrie a porté un coup sévère au régime du président Bachar al-Assad. Après s’être emparés de la majeure partie d’Alep dans le nord et de la ville stratégique de Hama, les insurgés, emmenés par les islamistes de Hayat Tahrir al-Sham (HTS), sont désormais aux portes de Homs, troisième ville du pays située à seulement 160 km au nord de Damas.
Une avancée rebelle fulgurante depuis le 27 novembre
Lancée par surprise le 27 novembre depuis leur bastion d’Idleb dans le nord-ouest syrien, l’offensive des groupes rebelles anti-Assad leur a permis de prendre le contrôle de dizaines de localités en un temps record. La chute de la ville de Hama jeudi, qui était restée loyale au régime depuis 2011, marque un tournant majeur.
D’un point de vue tactique, la prise de Hama ouvre la voie vers le sud en direction de Homs, carrefour stratégique entre les régions clés de Syrie. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), les rebelles ne seraient plus qu’à cinq kilomètres de la ville ce vendredi matin, en l’absence de résistance des forces gouvernementales.
Homs, verrou vers la capitale Damas
Si Homs venait à tomber, le régime de Bachar al-Assad ne contrôlerait plus que la capitale Damas et la bande côtière à l’ouest. La troisième ville syrienne constitue un verrou crucial pour la survie du pouvoir. Sa perte porterait un coup fatal aux forces loyalistes, déjà fortement ébranlées par les revers successifs essuyés à Alep et Hama.
Lorsque nous parlons d’objectifs, le but de la révolution, c’est de renverser ce régime.
Abou Mohammed al-Jolani, chef des rebelles de HTS
Le chef de file des rebelles, Abou Mohammed al-Jolani, a d’ailleurs clairement affiché ses ambitions dans une interview à CNN vendredi :«Lorsque nous parlons d’objectifs, le but de la révolution, c’est de renverser ce régime.» De son côté, Damas mène des frappes aériennes dans la province de Hama, mais peine à contenir l’avancée adverse.
Une situation humanitaire préoccupante
Outre les enjeux militaires et politiques, les combats ont d’ores et déjà fait 280 000 déplacés selon l’ONU. Un chiffre qui pourrait grimper à 1,5 million, alors que les affrontements et bombardements ont causé la mort de 826 personnes, dont 111 civils, en seulement 10 jours selon l’OSDH.
L’inquiétude grandit aussi pour les civils pris au piège à Homs, notamment les minorités religieuses qui craignent de subir des persécutions de la part des rebelles islamistes en cas de prise de la ville. Le sort de la Syrie semble suspendu aux prochains jours, voire aux prochaines heures.