La Corée du Sud traverse une grave crise politique après le coup de force du président Yoon Suk Yeol, qui a décrété la loi martiale mardi soir et tenté de museler le Parlement. Face à cette situation préoccupante, le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken a tenu à exprimer sa confiance en la résilience démocratique du pays lors d’un entretien téléphonique avec son homologue sud-coréen.
Un soutien sans faille des États-Unis
Selon le porte-parole du département d’Etat Matthew Miller, Antony Blinken a salué la levée de la loi martiale et réaffirmé l’engagement inébranlable des États-Unis envers leur alliance avec la Corée du Sud. Il a souligné que le peuple américain se tenait aux côtés du peuple sud-coréen face à toute provocation ou menace.
Le parti présidentiel lâche Yoon
Cependant, la position du président Yoon semble de plus en plus précaire. Vendredi, son propre parti, le Parti du pouvoir au peuple (PPP), l’a lâché, estimant qu’il faisait courir « un grand danger » au pays. Le chef du PPP, Han Dong-hoon, a même préconisé la « suspension rapide » de Yoon, craignant que des actions extrêmes similaires ne se répètent à l’avenir.
Vers une destitution du président ?
Le Parlement monocaméral sud-coréen se réunira samedi soir pour se prononcer sur la destitution du président Yoon. Pour le chasser du pouvoir, une majorité des deux tiers des 300 députés est nécessaire. L’opposition disposant de 192 sièges, elle doit obtenir la défection d’au moins huit députés du PPP, ce qui semble probable au vu des dernières déclarations de Han Dong-hoon.
Si la motion est approuvée, M. Yoon sera suspendu de ses fonctions en attendant la validation de sa destitution par la Cour constitutionnelle. En cas de feu vert des juges, une nouvelle élection présidentielle aura lieu sous 60 jours.
– D’après une source proche du dossier
Le président introuvable, visé par une enquête
Yoon Suk Yeol, qui a disparu de la scène publique depuis mercredi matin, est par ailleurs visé par une enquête pour « rébellion ». Si la destitution venait à être prononcée, l’intérim serait assuré par le Premier ministre Han Duck-soo en attendant de nouvelles élections.
L’avenir incertain de l’alliance américano-coréenne
Cette crise politique majeure intervient alors que les tensions restent vives dans la péninsule coréenne, avec les menaces persistantes de la Corée du Nord. La stabilité de la Corée du Sud et la solidité de son alliance avec les États-Unis sont donc des enjeux cruciaux pour la sécurité de la région.
Si le président Yoon venait à être destitué, cela ouvrirait une période d’incertitude politique qui pourrait fragiliser la position de Séoul face à Pyongyang. Les prochains jours seront déterminants pour l’avenir de la démocratie sud-coréenne et les équilibres géopolitiques en Asie du Nord-Est.