Un cargo comorien sombre en mer Rouge, laissant planer une grave menace sur l’environnement marin. L’ONG Greenpeace tire la sonnette d’alarme sur les conséquences désastreuses à long terme de ce naufrage pour les fragiles écosystèmes de la région. Malgré les efforts de dépollution, une fuite de carburant a été confirmée, mettant en péril la santé des récifs coralliens, la biodiversité et toute la chaîne alimentaire locale.
Un cargo s’échoue sur des récifs avec sa cargaison polluante
D’après des sources proches du dossier, le VSG Glory, battant pavillon comorien, a heurté la semaine dernière des récifs au large des côtes égyptiennes. Victime d’une panne moteur dans une mer agitée, le navire qui reliait le Yémen à l’embouchure du canal de Suez transportait 4000 tonnes de cargaison ainsi que d’importantes quantités de carburants, dont 70 tonnes de mazout et 50 tonnes de diesel. L’accident a provoqué une brèche de 60 cm dans la coque, laissant s’échapper les substances polluantes.
Une fuite confirmée malgré les efforts de pompage
Si les équipes dépêchées sur place ont réussi à extraire une partie des eaux et carburants contaminés, Kenzie Azmi, responsable des campagnes chez Greenpeace MENA, indique qu’une fuite a malgré tout été confirmée. Cette pollution « constitue une menace directe pour l’environnement marin environnant » selon l’ONG.
La collision du navire avec les récifs coralliens augmente le risque de dommages écologiques à long terme, perturbant la santé des coraux, la biodiversité marine et la chaîne alimentaire locale.
Kenzie Azmi, Greenpeace MENA
Le ministère égyptien de l’Environnement assure que tous les efforts sont déployés pour prévenir l’extension de la marée noire, avec l’installation de barrières anti-pollution supplémentaires et des mesures pour protéger le littoral. Néanmoins, l’ampleur exacte des dégâts dans la zone n’a pas été communiquée.
Une artère maritime mondiale face aux menaces environnementales
Cet accident met en lumière la vulnérabilité de la mer Rouge, véritable joyau naturel qui abrite certains des plus longs récifs coralliens au monde. Paradoxalement, cet écosystème unique est aussi une route maritime cruciale où transite environ 10% du commerce mondial. Les menaces environnementales s’y accumulent, de la surpêche aux marées noires, souvent liées à des attaques contre des pétroliers dans cette zone à risque géopolitique élevé.
En mars dernier, un autre drame écologique avait déjà frappé la région, lorsqu’un navire britannique chargé de 22000 tonnes d’engrais toxiques avait sombré après avoir été attaqué par les rebelles houthis du Yémen. Cette nouvelle catastrophe rajoute à l’urgence de renforcer la protection de ce patrimoine naturel fragile et précieux.
Le long chemin de la dépollution et de la préservation
Si les opérations de pompage et de dépollution se poursuivent, l’impact à long terme de cette fuite de mazout et diesel sur la biodiversité locale inquiète au plus haut point les défenseurs de l’environnement. Les dommages sur des récifs coralliens déjà fragilisés par le réchauffement climatique et l’activité humaine pourraient se faire sentir pendant des années.
Au delà des interventions d’urgence, c’est tout un travail de restauration écologique de grande ampleur qui devra être mené, sans garantie de retrouver l’équilibre et la richesse initiale de cet habitat marin exceptionnel. Ce énième accident en mer Rouge souligne cruellement le besoin de concilier l’intense trafic maritime de la zone avec une réglementation draconienne et des moyens renforcés pour préserver ce trésor de biodiversité.
La course contre la montre et contre la pollution est lancée en mer Rouge pour tenter de sauver ce qui peut l’être. Mais au delà, c’est une prise de conscience globale sur la protection de ces écosystèmes marins uniques et essentiels qui doit s’imposer. Leur survie est un enjeu crucial pour l’équilibre écologique de toute une région, et pour la planète toute entière.