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La Syrie face à la résurgence d’un « État islamique 2.0 »

En Syrie, la prise d'Alep par des groupes djihadistes et leur avancée fulgurante font craindre le retour d'une entité terroriste façon « État islamique 2.0 ». La région est-elle au bord d'un nouveau chaos ?

La situation en Syrie est plus alarmante que jamais. Des groupes djihadistes, composés d’anciens combattants du défunt « État islamique » et d’autres mouvements extrémistes, ont lancé une offensive éclair qui leur a permis de s’emparer en quelques jours de la ville d’Alep, deuxième cité du pays. Cette avancée spectaculaire fait craindre le pire quant à l’avenir de la Syrie et de toute la région.

Alep aux mains des djihadistes : le spectre d’un nouveau Califat

Selon des sources concordantes, les forces loyales au régime de Bachar el-Assad ont été totalement débordées par l’assaut des groupes rebelles, menés par la coalition Hayat Tahrir al-Cham (HTS). Ce mouvement, issu de l’ex-branche syrienne d’Al-Qaïda, a habilement recyclé d’anciens djihadistes de l’EI pour renforcer ses rangs. En s’emparant d’Alep, HTS contrôle désormais une bonne partie du nord de la Syrie.

La prise d’Alep pourrait être le prélude à la réinstauration d’une sorte de Califat, comme au temps de l’État islamique. C’est très inquiétant.

Un expert du djihadisme sous couvert d’anonymat

L’impuissance du régime syrien

Face à la détermination et la puissance de feu des groupes rebelles, l’armée syrienne semble complètement dépassée. Malgré le soutien de l’aviation russe, les forces de Bachar el-Assad n’arrivent pas à contenir l’avancée des djihadistes, qui progressent maintenant vers le sud en direction de Hama.

D’après des sources proches du régime :

C’est une situation catastrophique. Nos lignes de défense s’effondrent les unes après les autres. On ne sait pas comment stopper cette offensive.

Le rôle trouble de la Turquie

Si les rebelles progressent aussi vite, c’est en grande partie grâce au soutien actif de la Turquie. Ankara arme et finance certains de ces groupes dans le but d’étendre son influence en Syrie. Mais ce faisant, la Turquie prend le risque de favoriser l’émergence d’une nouvelle entité djihadiste aux portes de l’Europe.

Les Turcs jouent avec le feu. Leur ingérence en Syrie pourrait totalement déstabiliser la région.

Un diplomate européen

Quel avenir pour les minorités en Syrie ?

Dans les zones passées sous contrôle des djihadistes, l’inquiétude est à son comble pour les minorités ethniques et religieuses. Les chrétiens d’Alep notamment, craignent de subir des persécutions et des exactions comme à l’époque de Daech.

Un responsable de la communauté nous confie :

Nous avons très peur pour notre avenir. Ces djihadistes sont capables du pire. Il faut absolument que la communauté internationale réagisse.

Vers un embrasement régional ?

Au-delà de la Syrie, c’est toute la stabilité régionale qui est menacée par la résurgence des djihadistes. Leur objectif affiché est de rétablir un « Califat » sur une large zone incluant l’Irak et au-delà. Les pays voisins comme le Liban ou la Jordanie observent la situation avec inquiétude.

Si on laisse les djihadistes s’implanter durablement en Syrie, on court vers une catastrophe sécuritaire et humanitaire dans toute la région.

Un analyste proche des services de renseignement occidentaux

Face à la gravité de la situation, une réaction urgente et coordonnée de la communauté internationale apparaît plus que jamais nécessaire. Mais les divisions entre puissances et les intérêts divergents rendent une telle réponse très hypothétique. Pendant ce temps, les djihadistes poursuivent leur entreprise mortifère aux conséquences potentiellement dévastatrices.

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