Ishmael Beah, ancien enfant soldat enrôlé de force en Sierra Leone à l’âge de 13 ans et aujourd’hui ambassadeur de bonne volonté pour l’Unicef, a lancé jeudi un appel pressant à la communauté internationale. Lors d’une visite cette semaine auprès d’enfants et de familles déplacés par le sanglant conflit qui ravage le Soudan, il a pu constater l’ampleur de la détresse vécue par les plus jeunes victimes de cette guerre.
Le conflit, qui oppose depuis avril l’armée soudanaise du général Abdel Fattah al-Burhane aux Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo, a déjà fait des dizaines de milliers de morts et plus de 11 millions de déplacés, plongeant le pays dans une crise humanitaire majeure. Face à l’urgence de la situation, Ishmael Beah, 24 ans, alerte : « On ne peut pas les abandonner. C’est difficile de constamment voir que ce que j’ai vécu il y a de nombreuses années est toujours en train de se produire ».
Des récits poignants de familles brisées
Lors de sa visite à Port Soudan, le jeune ambassadeur a recueilli de nombreux témoignages déchirants, comme celui de cette femme dont un cousin et sa femme ont été tués en tentant de se défendre, laissant leur enfant orphelin. « Elle a pris l’enfant et s’est mise à courir avec lui », raconte-t-il, soulignant que cette histoire n’est malheureusement qu’un exemple parmi tant d’autres du drame vécu par la population soudanaise.
Il y a plein d’histoires de viols et de gens qui sont tués, de bombardements incessants, et de gens qui courent. Il y a beaucoup de viols.
Ishmael Beah, ambassadeur de bonne volonté pour l’Unicef
Une jeunesse résiliente malgré les épreuves
Si Ishmael Beah s’attendait à rencontrer des enfants et adolescents brisés par la guerre, il a été frappé par leur détermination à faire entendre leur voix. Grâce à Internet, nombre d’entre eux veulent partager leur histoire avec le monde entier. Un message revient comme un leitmotiv : « Est-ce que le monde peut aider à mettre fin à la guerre ? On s’en fiche de la manière, mais que ça s’arrête ».
Des crimes de guerre dénoncés
Les deux camps impliqués dans cette guerre fratricide, l’armée soudanaise et les FSR, sont accusés de graves exactions envers les populations civiles :
- Bombardements de zones résidentielles
- Blocage et pillage de l’aide humanitaire
Face à ces crimes de guerre, la communauté internationale ne peut rester silencieuse. L’appel vibrant d’Ishmael Beah résonne comme un rappel urgent de notre responsabilité collective envers les enfants du Soudan. Leur offrir protection, soins et éducation est un devoir moral qui ne peut souffrir aucun atermoiement.
Le monde ne doit plus détourner le regard face à la souffrance des enfants pris dans les conflits. Chaque minute compte pour leur survie et leur avenir. Agissons, maintenant.
Un responsable d’une ONG internationale présente au Soudan