Après une pause de plusieurs mois, le Qatar a repris son rôle délicat de médiateur entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas, dans l’espoir d’aboutir enfin à une trêve durable dans la bande de Gaza. Une source proche des discussions a confirmé à l’AFP ce retour à la table des négociations, tout en soulignant la grande discrétion qui entoure ces pourparlers au vu de leur caractère hautement sensible.
Rappelons qu’en novembre dernier, le petit émirat du Golfe avait dû jeter l’éponge, suspendant sa médiation de guerre lasse, après des mois d’efforts diplomatiques infructueux. Le Qatar reprochait alors aux deux parties en conflit leur manque de « volonté » et de « sérieux » pour parvenir à un accord, malgré l’urgence de la situation humanitaire à Gaza.
Un an de guerre meurtrière à Gaza
Le conflit a éclaté le 7 octobre 2023 avec une attaque surprise et d’une ampleur sans précédent du Hamas en territoire israélien. Selon un bilan de source sécuritaire, ces premiers raids ont coûté la vie à 1208 personnes en Israël, en majorité des civils. S’en est suivie une vaste offensive de représailles de l’armée israélienne dans la bande de Gaza, qui a fait 44 580 morts côté palestinien, là encore principalement parmi les populations civiles d’après des chiffres du ministère de la Santé du Hamas jugés crédibles par l’ONU.
La question épineuse des otages
Au cœur des négociations se trouve le dossier très sensible des otages du Hamas, dont certains seraient morts en captivité selon les autorités israéliennes. Dans un message musclé, le président américain élu Donald Trump a d’ailleurs prévenu que « le prix à payer serait terrible » pour le Hamas s’ils n’étaient pas libérés avant son entrée en fonction prévue le 20 janvier.
Le soutien indéfectible de Trump à Israël, illustré par la nomination comme ambassadeur de Mike Huckabee, proche des milieux procolonisation, risque de durcir encore les positions.
Une trêve fragile, des discussions dans l’impasse
Malgré une trêve précaire d’une semaine arrachée par le Qatar fin 2023 et la libération de dizaines d’otages, les pourparlers de paix restent dans l’impasse. Chaque camp campe sur ses positions, rendant la tâche des médiateurs qataris toujours plus ardue.
Certains observateurs jugent même que seule une implication plus forte de la communauté internationale, au-delà du Qatar, des États-Unis et de l’Égypte, pourrait débloquer la situation. Mais dans le contexte géopolitique actuel, un tel front commun semble illusoire.
Le Qatar, un médiateur indispensable malgré les obstacles
En attendant, le petit émirat continue inlassablement ses allers-retours entre Tel-Aviv, Gaza et les chancelleries occidentales. Fort de ses relais privilégiés avec le Hamas et de sa capacité d’influence sur Israël, le Qatar s’impose plus que jamais comme un acteur diplomatique incontournable.
Mais la route vers la paix s’annonce encore longue et semée d’embûches. Il faudra à l’émirat une abnégation et une créativité de tous les instants pour réussir là où tant d’autres avant lui ont échoué : mettre fin à l’engrenage de la violence entre Israéliens et Palestiniens, et enfin offrir un avenir à la bande de Gaza meurtrie et assiégée.
