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Le Coût des Catastrophes Naturelles Pèse sur les Assureurs en 2024

En 2024, une année marquée par des records de chaleur, les catastrophes naturelles ont engendré des pertes économiques colossales de 310 milliards de dollars dans le monde. Les assureurs voient leur facture s'alourdir à 135 milliards de dollars, en hausse de 17%. Le réchauffement climatique joue un rôle de plus en plus important dans l'intensification de ces événements extrêmes...

Alors que 2024 est en passe de devenir l’année la plus chaude jamais enregistrée, les catastrophes naturelles ont laissé derrière elles un bilan économique particulièrement lourd. Selon les estimations du réassureur Swiss Re, les pertes économiques mondiales liées à ces événements extrêmes ont atteint la somme vertigineuse de 310 milliards de dollars, soit une hausse de 6% par rapport à l’année précédente. Et la facture s’annonce salée pour les assureurs, avec des dommages couverts qui devraient s’élever à 135 milliards de dollars, en augmentation de 17% sur un an.

Cette envolée des frais pour les assureurs est en grande partie imputable aux ouragans Hélène et Milton, qui ont frappé de plein fouet la Floride en septembre et octobre. D’après les premières estimations de Swiss Re, les pertes assurées pour ces deux catastrophes se situent pour l’instant sous la barre des 50 milliards de dollars. Un montant qui vient alourdir une facture déjà bien salée, puisque pour la cinquième année consécutive, les frais des assureurs pour les catastrophes naturelles dépassent les 100 milliards de dollars.

Le Réchauffement Climatique, un Facteur Aggravant

Si cette hausse des coûts s’explique en partie par la concentration d’actifs à assurer dans les zones urbaines et par l’augmentation des coûts de reconstruction, le changement climatique joue un rôle de plus en plus prégnant dans l’intensification de ces phénomènes extrêmes. Balz Grollimund, responsable de la couverture des catastrophes chez Swiss Re, souligne d’ailleurs que « le changement climatique joue un rôle grandissant » dans cette recrudescence d’événements dévastateurs.

Et pour cause, 2024 devrait entrer dans l’histoire comme l’année la plus chaude jamais enregistrée, avec une température moyenne mondiale dépassant de 1,54°C les niveaux préindustriels. Un réchauffement qui, selon Swiss Re, « favorise la survenue de beaucoup des catastrophes naturelles observées en 2024 », en particulier les inondations qui ont engendré des pertes assurées de près de 13 milliards de dollars depuis janvier. Il s’agit là de la troisième année la plus coûteuse pour des inondations au niveau mondial et de la deuxième la plus onéreuse en Europe.

Des Inondations Dévastatrices à Travers le Globe

Parmi les épisodes les plus marquants, on peut citer les intenses précipitations qui ont perturbé en avril l’aéroport de Dubaï, le plus grand aéroport au monde, mais aussi la tempête Boris qui a balayé en septembre une large partie de l’Europe centrale et orientale, de la République tchèque à la Croatie en passant par la Pologne et l’Autriche. Sans oublier les inondations meurtrières qui ont frappé l’Espagne en octobre.

Face à cette multiplication des catastrophes naturelles, les assureurs se retrouvent en première ligne. Et la situation ne devrait pas s’améliorer dans les années à venir, bien au contraire. Comme le souligne Swiss Re, « les pertes sont susceptibles d’augmenter dans la mesure où le changement climatique intensifie les événements météorologiques extrêmes ».

Miser sur la Prévention pour Réduire la Facture

Pour tenter d’endiguer cette hausse des coûts, le réassureur suisse préconise de mettre en place des mesures de protection comme des digues, des barrages et des écluses. Des investissements qui peuvent s’avérer « jusqu’à 10 fois plus efficaces en termes de coûts que de reconstruire » après une catastrophe.

Mais au-delà de ces mesures de prévention, c’est tout un modèle économique qui est à repenser pour les assureurs. Face à l’augmentation de la fréquence et de l’intensité des catastrophes naturelles, ils vont devoir revoir leur approche de la couverture des risques et adapter leurs primes en conséquence. Un défi de taille qui pourrait bien bouleverser le secteur de l’assurance dans les années à venir.

En attendant, les assurés risquent fort de voir leur facture s’alourdir, à l’image de ces catastrophes naturelles qui ne cessent de gagner en ampleur et en intensité sous l’effet du réchauffement climatique. Un constat alarmant qui devrait inciter chacun à agir, à son niveau, pour tenter d’enrayer cette spirale infernale.

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