Au cœur des collines verdoyantes de l’État brésilien du Minas Gerais, un trésor gastronomique vient de recevoir les honneurs de l’UNESCO. Les modes traditionnels de fabrication du « Queijo Minas », un fromage artisanal emblématique de la région, ont été inscrits mercredi au patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Une consécration pour ce savoir-faire ancestral jalousement préservé par quelque 9000 producteurs locaux.
Un fromage au lait cru, reflet des terroirs du Minas Gerais
Le « Queijo Minas », littéralement « fromage du Minas », est élaboré à base de lait cru de vache. Sa particularité ? Refléter à travers ses différentes variétés toute la richesse et la diversité des terroirs de cet État agricole, deuxième plus peuplé du Brésil avec ses 20 millions d’habitants. Du Serro à la Canastra en passant par huit autres micro-régions répertoriées, chaque territoire imprime sa marque à ce fromage artisanal produit par des agriculteurs familiaux dans de petites exploitations rurales.
Un héritage de la colonisation portugaise
Si le « Queijo Minas » est aujourd’hui indissociable de la culture et de l’identité du Minas Gerais, ses origines remontent à l’époque de la colonisation portugaise au XVIIIe siècle. À cette période, la région fournissait à elle seule la moitié de l’or extrait dans le monde, nécessitant d’importer des techniques de conservation des aliments pour ravitailler la population. C’est ainsi que les colons portugais introduisirent leur savoir-faire fromager, progressivement adapté et enrichi au fil des générations par les producteurs locaux.
Préserver un patrimoine vivant
En inscrivant les modes de fabrication traditionnels du « Queijo Minas » sur la liste du patrimoine immatériel, l’UNESCO récompense la transmission de ce savoir-faire unique de mère en fils, comme l’a souligné la ministre brésilienne de la Culture Margareth Menezes. Une façon de préserver la mémoire et les connaissances du peuple du Minas Gerais, mais aussi de valoriser un modèle d’agriculture familiale ancré dans le territoire. Le « Queijo Minas » devient ainsi le premier produit alimentaire brésilien à rejoindre ce prestigieux inventaire aux côtés d’autres spécialités telles que la pizza napolitaine ou le ceviche péruvien.
Un nouvel atout pour l’agrotourisme
Au-delà de la reconnaissance d’un héritage culturel, cette inscription à l’UNESCO pourrait bien donner un coup de projecteur bienvenu au « Queijo Minas » et à sa région d’origine. Déjà réputé dans tout le Brésil pour ses qualités gustatives, ce fromage artisanal pourrait attirer de nouveaux amateurs et devenir un pilier du tourisme gastronomique dans le Minas Gerais. Une aubaine pour les petits producteurs de cet État rural qui entendent bien continuer à faire vivre ce savoir-faire unique transmis depuis des générations.
Le Minas Gerais, berceau des traditions fromagères brésiliennes
Avec cette consécration internationale, le Minas Gerais confirme son statut de véritable berceau des traditions fromagères du Brésil. Cet État est en effet le premier producteur national de lait et de fromages, grâce à son terroir propice et au dynamisme de ses agriculteurs familiaux. L’UNESCO vient ainsi saluer tout un pan du patrimoine gastronomique brésilien, façonné par des siècles d’échanges et de savoir-faire partagés. Nul doute que le « Queijo Minas » a encore de beaux jours devant lui pour faire rayonner les saveurs uniques de sa région natale bien au-delà des frontières.
C’est vraiment une façon très spéciale de préserver la mémoire, les savoirs de notre peuple. La préservation de l’agriculture familiale, qui passe de mère en fils.
– Margareth Menezes, ministre brésilienne de la Culture