Imaginez un instant que les câbles sous-marins qui transportent nos communications internet soient soudainement sectionnés. C’est précisément ce qui s’est produit mi-novembre en mer Baltique, soulevant des inquiétudes quant à la vulnérabilité de ces infrastructures essentielles. Selon une enquête du Wall Street Journal, les autorités soupçonnent un cargo chinois d’avoir délibérément traîné son ancre sur 160 km pour couper deux câbles de fibre optique.
Des câbles vitaux pour les télécommunications
Peu connus du grand public, les câbles sous-marins constituent pourtant les artères de notre monde connecté. Véritables autoroutes de l’information, ils acheminent plus de 98% du trafic internet mondial, incluant nos appels, emails, transactions financières et contenus de divertissement.
Imaginez ces immenses cordons traversant les océans sur des milliers de kilomètres, reliant les continents à la vitesse de la lumière. Un seul câble transatlantique peut contenir jusqu’à 8 fibres optiques, chacune capable de transmettre 400 Gbit/s, soit l’équivalent de 375 millions d’appels téléphoniques simultanés !
Une infrastructure cruciale mais vulnérable
Si les câbles sous-marins sont si essentiels, ils n’en demeurent pas moins vulnérables. Leur conception robuste leur permet de résister aux aléas des fonds marins, mais ils restent exposés aux incidents (ancres de bateaux, filets de pêche, séismes…) et surtout, aux actes malveillants.
Couper un câble sous-marin est techniquement à la portée d’un État ou d’un groupe malintentionné disposant d’un navire équipé. Une telle attaque, si elle est coordonnée, pourrait mettre à genoux les communications d’un pays ou d’une région entière. Certains experts évoquent même un scénario catastrophe où une vague de sabotages simultanés paralyserait l’Internet mondial.
Une attaque sur les câbles sous-marins serait l’équivalent numérique d’un blocus naval. Cela pourrait étrangler un pays.
Rishi Sunak, ancien Premier Ministre britannique
L’incident en mer Baltique, acte délibéré ou accidentel ?
Revenons à l’incident qui nous préoccupe. Mi-novembre, deux importants câbles ont été sectionnés presque simultanément en mer Baltique : l’un entre la Suède et la Lituanie, l’autre entre la Finlande et l’Allemagne. Un mystérieux cargo chinois est fortement soupçonné.
S’agit-il d’une action délibérée pour tester la vulnérabilité des réseaux européens ? D’une démonstration de force sur fond de tensions géopolitiques ? Ou d’un banal incident ayant mal tourné ? Les autorités tentent d’y voir clair, mais peinent à obtenir la coopération de la Chine.
En attendant, les lignes touchées ont pu être réparées et le trafic rapidement redirigé via d’autres câbles, limitant l’impact. Une petite coupure est déjà préoccupante, mais imaginez si c’était arrivé à grande échelle…
Vers une meilleure protection de ces infrastructures critiques
L’incident en mer Baltique agit comme un électrochoc et pousse gouvernements et opérateurs à renforcer la protection de ces infrastructures critiques :
- Mieux surveiller les activités suspectes en mer
- Approfondir la coopération internationale
- Diversifier les routes des câbles pour plus de résilience
- Prévoir des plans d’urgence en cas de coupures majeures
Si l’enquête sur le mystérieux cargo chinois aboutit à prouver un acte malveillant, cela sonnera comme un sérieux avertissement. Nos sociétés sont devenues totalement dépendantes des câbles sous-marins. Il est grand temps de traiter la menace au sérieux et de tout mettre en œuvre pour les protéger.
Restons vigilants et espérons que cet incident en mer Baltique restera isolé. Notre monde hyperconnecté est à la fois merveilleux et terriblement fragile. Un petit coup d’ancre pourrait suffire à le paralyser.
