Une décision qui ne manquera pas de faire parler. Germain Gaiffe, tristement célèbre sous le nom de « dépeceur de Montauban » depuis sa condamnation pour assassinat en 1997, comparaissait ce mardi devant le tribunal correctionnel de Paris. Les chefs d’accusation étaient graves : contestation de crime contre l’humanité, provocation à la haine, apologie de crime et injures publiques en raison de l’origine, l’ethnie, la nation, la race, la religion, l’orientation sexuelle ou l’identité de genre. Au cœur du procès, plusieurs vidéos publiées par Gaiffe sur ses réseaux sociaux depuis avril 2021.
Une « chanson antisémite » et des propos haineux
Parmi les éléments les plus accablants, une chanson intitulée « Souvenirs, souvenirs… clip de ANTISEMITE », diffusée sur ses chaînes YouTube « L’atelier des chansons » et « Votes PQ ». Sur l’air d’« Antisocial » du groupe Trust, Gaiffe chantait des paroles d’une rare violence :
« Antisémite, tu perds ton passe-droit. Les juges t’ont tous condamné, te haïssent. Antisémites, damné, des médias te bannissent »
Des paroles accompagnées de photos de personnalités identifiées comme étant de confession juive. Pour l’Observatoire juif de France, qui a porté plainte le 3 mars dernier auprès du Pôle national de lutte contre la haine en ligne, le caractère antisémite de ces propos ne faisait aucun doute.
Une autre vidéo visait quant à elle plus directement le chanteur Bilal Hassani, figure revendiquée de la communauté LGBT, en utilisant la formule « travestir la vérité » assortie d’une photo de l’artiste. Ce dernier s’est constitué partie civile dans cette affaire.
Une défense confuse et des explications peu convaincantes
Face à ces accusations, Germain Gaiffe a tenté de se défendre en invoquant la volonté de « se moquer de lui-même, des antisémites et dénoncer les discriminations ». Il a également fait valoir qu’il était lui-même de confession juive. Des arguments qui n’ont visiblement pas convaincu le tribunal.
Le ministère public avait requis 12 mois de prison avec sursis, soulignant que « si la caricature participait de la liberté d’expression, l’humour était néanmoins soumis aux limites posées par la Convention européenne des droits de l’Homme ». Le parquet national antiterroriste estime en effet que les paroles des chansons et les images diffusées étaient « de nature à rendre les personnes de confession juive haïssables ».
Un lourd passé judiciaire et des liens questionnants
Au-delà de ces faits, c’est aussi le parcours de Germain Gaiffe qui interpelle. Condamné en 2003 à 30 ans de réclusion criminelle pour l’assassinat particulièrement sordide d’un homme dont le corps avait été retrouvé découpé en morceaux, il avait acquis une sinistre notoriété sous le surnom de « dépeceur de Montauban ».
Lors de sa garde à vue, Gaiffe a déclaré avoir créé sa chaîne YouTube en 2009 avec l’humoriste controversé Dieudonné, rencontré lors d’un atelier d’écriture de chansons animé par ce dernier à la maison centrale d’arrêt de Poissy, où il était alors incarcéré. Des liens qui ne manqueront pas d’alimenter les discussions autour de cette affaire.
10 mois avec sursis : une peine jugée clémente par certains
Reconnu coupable de la plupart des chefs d’accusation, Germain Gaiffe a finalement été condamné à 10 mois de prison avec sursis. Une peine en deçà des réquisitions du parquet, qui pourrait décevoir certaines parties civiles et associations de lutte contre l’antisémitisme et les discriminations.
Cette décision n’en constitue pas moins un signal fort envoyé par la justice face à la propagation de la haine sur Internet et les réseaux sociaux. Elle rappelle que la liberté d’expression, si essentielle soit-elle dans une démocratie, ne saurait servir de paravent aux propos les plus abjects et aux comportements les plus nauséabonds.
Reste à savoir si cette condamnation suffira à faire taire Germain Gaiffe et à l’empêcher de récidiver. Vu son passé et son apparente absence de remise en question, rien n’est moins sûr. Une chose est certaine : son cas continuera de faire parler, tant il cristallise les inquiétudes et les débats qui agitent notre société face à la résurgence des extrémismes et de la haine sous toutes ses formes.
Le ministère public avait requis 12 mois de prison avec sursis, soulignant que « si la caricature participait de la liberté d’expression, l’humour était néanmoins soumis aux limites posées par la Convention européenne des droits de l’Homme ». Le parquet national antiterroriste estime en effet que les paroles des chansons et les images diffusées étaient « de nature à rendre les personnes de confession juive haïssables ».
Un lourd passé judiciaire et des liens questionnants
Au-delà de ces faits, c’est aussi le parcours de Germain Gaiffe qui interpelle. Condamné en 2003 à 30 ans de réclusion criminelle pour l’assassinat particulièrement sordide d’un homme dont le corps avait été retrouvé découpé en morceaux, il avait acquis une sinistre notoriété sous le surnom de « dépeceur de Montauban ».
Lors de sa garde à vue, Gaiffe a déclaré avoir créé sa chaîne YouTube en 2009 avec l’humoriste controversé Dieudonné, rencontré lors d’un atelier d’écriture de chansons animé par ce dernier à la maison centrale d’arrêt de Poissy, où il était alors incarcéré. Des liens qui ne manqueront pas d’alimenter les discussions autour de cette affaire.
10 mois avec sursis : une peine jugée clémente par certains
Reconnu coupable de la plupart des chefs d’accusation, Germain Gaiffe a finalement été condamné à 10 mois de prison avec sursis. Une peine en deçà des réquisitions du parquet, qui pourrait décevoir certaines parties civiles et associations de lutte contre l’antisémitisme et les discriminations.
Cette décision n’en constitue pas moins un signal fort envoyé par la justice face à la propagation de la haine sur Internet et les réseaux sociaux. Elle rappelle que la liberté d’expression, si essentielle soit-elle dans une démocratie, ne saurait servir de paravent aux propos les plus abjects et aux comportements les plus nauséabonds.
Reste à savoir si cette condamnation suffira à faire taire Germain Gaiffe et à l’empêcher de récidiver. Vu son passé et son apparente absence de remise en question, rien n’est moins sûr. Une chose est certaine : son cas continuera de faire parler, tant il cristallise les inquiétudes et les débats qui agitent notre société face à la résurgence des extrémismes et de la haine sous toutes ses formes.